Le denier d'argent est l'un des principaux moteurs de la croissance économique depuis le IXe siècle. Il semble que l'« angoisse de la faim » amène la paysannerie à produire mieux et plus. En premier lieu, un de ses grands rivaux : Charles de Lorraine. Les quatre fleuves (Escaut, Meuse, Saône et Rhône) constituent ses limites au nord et à l'est, le séparant de l'empire ottonien. Les châteaux (les mottes) initialement conçus comme refuges, deviennent le signe de l'autorité, du développement économique et de l’expansion des terroirs. Et pour leur rendre hommage, je n’ai pas juste voulu parler d’elles mais j’ai voulu les entendre et partager des chansons inédites, écrites sur mesure pour chacune d’entre elles. Mais, une fois au pouvoir, il doit, aux yeux des Ottoniens, rester suffisamment faible pour que la Francie ne puisse s'ériger en contre-pouvoir. La dernière modification de cette page a été faite le 2 mai 2021 à 10:05. voilà qui est bien. Enfin, le tracé des côtes est très différent de celui que nous connaissons, car les golfes ne sont pas colmatés, en particulier dans le bassin d'Arcachon et le golfe de Saint-Omer, et les embouchures des fleuves évoluent encore. Comme on l'a dit, nous sommes assez mal renseignés sur le règne de Hugues Capet. Le premier souverain de la dynastie capétienne n'est surnommé Capet qu'au début du XIIe siècle, époque où le mot chape est devenu chaperon ou chapeau, d'où l'étymologie légendaire donnée vers 1180 par un moine auxerrois qui fait du roi « l'homme au chapeau » n'ayant pas pu ou voulu recevoir la couronne : cette légende historique forgée a posteriori vient du fait que les chroniques ne détaillent pas le déroulement du sacre et du couronnement de Hugues et qu'une certaine propagande fait de l'accession au pouvoir de Hugues Capet une usurpation, puisque l'application du droit héréditaire aurait dû conduire sur le trône Charles de Lorraine. Sur place, il rencontre l'empereur et le pape, en compagnie de ses fidèles Bouchard de Vendôme et Arnoul d'Orléans[64]. BÉRALDE.-Ah ! Sous les Carolingiens, les diplômes royaux sont rares en Normandie, Anjou, Poitou, Berry et Auvergne, et même inexistants en Gascogne, Bordelais et Toulousain. Cette trahison, qui survient en plein mouvement de la Paix de Dieu (le concile de Charroux date de 989), frappe vivement les imaginations dans la moitié sud du royaume : Adalbéron de Laon est totalement discrédité dans ces provinces et l'image de Hugues Capet est ternie[n 12]. Quant à Reims, il s'agirait d'une reconnaissance envers Adalbéron puisque la tradition du sacre à Reims n'est pas encore établie. Le moine de Reims ajoute qu'Hugues et Robert réagissent : « Non par une impulsion précipitée mais comme ils avaient coutume en toutes choses, en prenant conseil de la façon la plus attentive. Il est même possible que le premier capétien se désintéresse progressivement du sud du royaume puisque les abbayes ne font plus appel à lui pour la confirmation de leurs biens[13]. C'est avec le soutien de l'Église, et en particulier de l'évêque Adalbéron de Reims et de Gerbert d'Aurillac, tous deux proches de la cour ottonienne, qu'il est enfin élu et sacré roi des Francs en 987. Cependant, la restauration d'un pouvoir royal plus fort répond aussi à un mouvement plus large : la Paix de Dieu est en train de fonder progressivement une société à trois ordres, dans laquelle le clergé, qui est dépositaire de la culture, se rend indispensable à l'exercice du pouvoir. Or, même si Louis V est mort sans enfant, il reste un Carolingien susceptible de monter sur le trône. Son frère Otton n'obtient que le duché de Bourgogne[n 6]. Le roi défunt est aussitôt enterré à Saint-Corneille de Compiègne et non à Reims comme il le souhaitait[71]. Mais, au cours d'une partie de chasse, le roi trouve la mort dans une chute de cheval le 21 mai 987 en forêt de Senlis[70]. Cependant, son père Hugues le Grand est confronté à la montée en puissance de Herbert de Vermandois qui contrôle tour à tour le Vexin, la Champagne et Laon, octroie l'archevêché de Reims à son fils Hugues et s'allie à l'empereur Henri l'Oiseleur[16]. Il est né vers 939-941, probablement à Dourdan[1], et mort le 24 octobre 996, probablement au lieu-dit non habité « Les Juifs », près de Prasville[n 1]. Mais il doit rapidement battre en retraite et se réfugier à Étampes chez Hugues. Or, la pratique du rognage ou des mutations entraîne des dévaluations tout à fait préjudiciables. Justement, Abbon de Fleury, qui avait vigoureusement défendu Arnoul au concile de Verzy, écrit que, à partir du règne de Hugues Capet, la théorie de la royauté, forgée par Hincmar de Reims, est reprise : le roi règne avec les conseils des ecclésiastiques. La vision que nous avons de la politique du capétien est exclusivement celle des religieux, d'où le recul à prendre vis-à-vis du jugement à donner sur Hugues Capet[78]. En effet, il lui propose une rencontre : « Soucieux de confirmer pour toujours notre mutuelle amitié, nous avons décidé qu'Adélaïde, la compagne de notre trône, vous rencontrera le 22 août au village de Sternay et que nous observerons à perpétuité entre votre fils et nous, sans fraude ni dol, toutes les décisions bonnes et justes que vous y aurez prises ensemble. La majorité des victimes sont des femmes du gotha mondain, dont la sœur de Sissi l'impératrice, épouse du duc d'Alençon, petit-fils de Louis-Philippe. Les rendements des terres cultivées peuvent atteindre jusqu'à cinq ou six pour un. Il gagne encore en puissance quand son grand rival Herbert de Vermandois meurt en 943, car sa puissante principauté est alors divisée entre ses quatre fils[18]. Eudes ou Robert Ier, respectivement grand-oncle et grand-père de Hugues Capet, ont été rois des Francs (888-898 et 922-923). ». Et les deux rois eux-mêmes, sous la plume de Gerbert d'Aurillac, insistent sur cette nécessité de consilium « ne voulant en rien abuser de la puissance royale nous décidons toutes les affaires de la res publica [la chose publique] en recourant aux conseils et sentences de nos fidèles »[127]. Entre les deux, on note la présence d'un quartier dont les habitants fournissent le roi et l'évêque en produits précieux[135]. Il coule dans les veines de Hugues Capet un peu de sang carolingien apporté par sa grand-mère paternelle (Béatrice de Vermandois), mais aussi du sang germain par ascendance directe. Lorsque le roi prend Verdun et fait prisonnier Godefroy (le frère de l'archevêque de Reims), Adalbéron et Gerbert demandent l'aide du duc des Francs. Grâce à la correspondance de Gerbert, beaucoup d'informations sur ces évolutions politiques ont pu être obtenues : « Le roi Lothaire n'est le premier en France que par son titre. Cela répond aussi à la logique d'une société médiévale qui évolue : à partir de 980, le royaume des Francs est secoué par la « révolution aristocratique » qui voit les campagnes se couvrir de ces forteresses primitives en bois. Eudes Ier de Blois serait devenu duc des Francs et Adalbéron évêque de Reims. Richer a le désir de bien faire, ce qui l'amène parfois à modifier la chronologie et à faire la gloire de ses maîtres rémois : Adalbéron et Gerbert[62]. — Gerbert d'Aurillac, Correspondance, v. 985[60]. Mais cela ne dure pas, quelques mois plus tard, les chartes ne sont plus datées des règnes : il semblerait que le changement soit dû à la prise de connaissance de l'histoire de la capture de Charles de Lorraine et à la trahison de Adalbéron de Laon. Le Robertien, qui avait déjà dû renoncer à la couronne en 923 au profit de Raoul de Bourgogne, faute d'héritier mâle susceptible de gérer sa principauté[16], place sur le trône en 936 le jeune carolingien Louis IV, pourtant réfugié chez son oncle en Angleterre depuis la déchéance de son père Charles le Simple et dépourvu de toute possession en Francie[17], soulignant qu'il serait illégitime de pousser vers le trône quelqu'un qui serait issu d'un lignage étranger à celui de Charlemagne. Hugues était en effet comme son père abbé laïc de nombreuses abbayes, notamment de la collégiale Saint-Martin de Tours, d'où le surnom peut-être ironique de cappatus, « chapé », c'est-à-dire bien pourvu en abbayes. Cependant, la puissance dont doit hériter Hugues Capet a ses limites : ses vassaux sont eux-mêmes suffisamment puissants pour avoir une large autonomie et jouer une politique d'équilibre entre Carolingiens et Robertiens[21]. Il semble que, sur ce point, Hugues, pour redorer son blason aux yeux des évêques (en construisant des bâtiments religieux par exemple), ait dû légitimer ses actions contre les Carolingiens : Abbon entend sauvegarder pour l'avenir la mémoire capétienne, qui reste encore fragile dans les mentalités du XIe siècle. Mais l'archevêque, très proche du pouvoir ottonien qui préfère l'alternance des grandes familles sur le trône de Francie plutôt qu'une puissante dynastie capable de lui faire concurrence, refuse. « Le roi Robert, arrivé à l'âge de sa dix-neuvième année, dans la fleur de sa jeunesse, répudia, parce qu'elle était trop vieille, sa femme Suzanne, Italienne de nation » Richer de Reims. Ces monastères intègres reçoivent de nombreuses donations pour obtenir des prières d'absolution, en particulier postmortem[35]. De retour d'Angleterre, Abbon de Fleury, écolâtre de Saint-Benoît-sur-Loire, établit une légende selon laquelle les derniers Carolingiens auraient été maudits par le « Loup » (Passion de saint Edmund, v. 987). Il a aussi une demi-sœur, Clothilde, qui restera à l’écart de la famille. La montée en puissance des Ottoniens leur donne l'occasion d'œuvrer à la reconstitution d'un empire universel. Les troupes de Lothaire et de Hugues Capet poursuivent Otton dont l'arrière garde, ne pouvant franchir l'Aisne en crue à Soissons, est anéantie, « ainsi il en mourut plus par l'onde que par l'épée[57] ». Il ne faudrait pas surestimer cette époque de renouveau économique et social car le changement n'en est qu'à sa genèse et la paysannerie est encore la victime des mauvaises récoltes, comme sous le règne de Robert le Pieux où on assiste, selon Raoul Glaber, à des famines foudroyantes où le cannibalisme est de règle dans certaines régions (1005-1006 et 1032-1033)[31]. Mais on ne doit porter sur le trône qu'un homme exceptionnel par la noblesse du sang et la vertu de l'âme. À Tours, le quartier Saint-Martin, protégé par son castrum de pierre, engendre une agglomération dynamique avec de nombreuses boutiques. Parmi eux, Cluny connaît le développement et l'influence les plus remarquables. Nous avons connaissance d'une lettre rédigée en juillet 988, sous la plume de Gerbert, dans laquelle le premier capétien ne se contente pas d'informer l'impératrice Théophano (régente de son fils Otton III) des actions de Charles de Lorraine. Durant son règne, Hugues doit faire face à de nombreux opposants. Les Rémois voient également d'un mauvais œil le rapprochement entre le roi et Herbert de Vermandois, l'éternel ennemi des Carolingiens, le descendant du traître qui avait permis l'arrestation de son grand-père Charles le Simple en 923. Hugues fait immédiatement acquitter Adalbéron et ce dernier peut alors convoquer une nouvelle assemblée à Senlis (fief de Hugues) et il retourne à Reims écarter toute proposition de la part de Charles de Lorraine. Finalement, de quoi est-on sûr ? Une fois que certains patients sont devenus amis avec lui, ils travaillent tous ensemble pour retrouver la force de vivre à nouveau. Cependant, son récit manque de fiabilité. Il a été duc des Francs (960-987), puis roi des Francs (987-996). En 960, le roi des Francs consent à rendre à Hugues l'héritage de son père, avec le marquisat de Neustrie et le titre de duc des Francs. Il prétend à la primatie des Gaules et son titulaire a le privilège de sacrer les rois et de diriger leur chancellerie. Peut-être envisageait-il de marcher contre Lothaire et de s'emparer du trône[68] ? Peu à peu, ils doivent leur concéder la transmission héréditaire de terres et de charges, puis une autonomie de plus en plus grande. Le principal témoin du temps, Richer de Reims explique : « Comme Otton possédait la Belgique (la Lorraine) et que Lothaire cherchait à s'en emparer, les deux rois tentèrent l'un contre l'autre des machinations très perfides et des coups de force, car tous les deux prétendaient que leur père l'avait possédée.