En effet, Henri Aristippe, Albert le Grand et Guillaume de Moerbeke, un proche de saint Thomas d'Aquin, traduisent à partir du grec ancien[n 22]. Selon Alexandre Koyré la cosmologie aristotélicienne conduit d'une part à concevoir le monde comme un tout fini et bien ordonné où la structure spatiale incarne une hiérarchie de valeur et de perfection : « « Au-dessus » de la terre lourde et opaque, centre de la région sublunaire du changement et de la corruption », s'élèvent « les sphères célestes des astres impondérables, incorruptibles et lumineux[143]… » D'autre part, en science, cela conduit à voir l'espace comme un « ensemble différencié de lieux intramondains », qui s'opposent à « l'espace de la géométrie euclidienne — extension homogène et nécessairement infinie »[143]. Toutefois, dans la pratique, le mode de démonstration des différentes sciences diffère selon la spécificité de leur objet[52]. J.-C) est l'un des penseurs grecs les plus influent que le monde ait connu. Ces notions permettent au philosophe d'expliquer le mouvement et le changement. D'une part, il subordonne la philosophie à la théologie, laquelle est elle-même au service de la connaissance de Dieu. Cette façon de voir l'évolution de la pensée d'Aristote est contestée. Le terme « métaphysique » lui a été attribué au Ier siècle parce que les écrits qui le composent étaient classés « après la Physique » dans la bibliothèque d'Alexandrie. Al-Kindi considérait Aristote comme l'unique représentant de la philosophie[323] et Averroès parle d'Aristote comme l'exemple pour tout futur philosophe[324]. C'est lui qui établit la « forme et le canon des écrits d'Aristote » et qui « consacre la façon de philosopher qui prédomine parmi les aristotéliciens jusqu'à la fin de l'Antiquité »[45]. Théophraste, son condisciple et ami, lui succède à la tête du Lycée. Dans le domaine des choses existantes, il existe donc aussi une chose d’une perfection ultime, cause finale la plus élevée et principe de tout le reste[154]. Elle est donc la vertu complète qui nous fait rechercher, à la fois, notre bien et celui d'autrui. Hegel, à la suite de Wolff et de Kant, étend encore le champ de la téléologie, qui ne concerne plus seulement les êtres humains mais également le système. Tous les hommes libres naissent avec la potentialité de devenir moralement vertueux. Outre une théorie de l'inférence rhétorique exposée dans le livre I de la Rhétorique, Aristote propose dans ce même ouvrage une théorie des passions (livre II) et une théorie du style (livre III)[287]. En Métaphysique Z, 3, Aristote présente quatre explications possibles de ce qu'est la substance de x. Elle peut être « (i) l'essence de x ou (ii) des prédicats universels de x, ou (iii) un genre auquel x appartient, ou (iv) un sujet dont x est le prédicat »[172]. Hegel a également une conception des individus différente de celle d'Aristote. Le dessinateur de bandes dessinées Sam Kieth en a fait un des personnages (avec Platon et Épicure) de sa bande-dessinée Epicurus the Sage[362]. Elle recherche également les causes en général ainsi que la cause première et dernière de tout mouvement en particulier[56]. Les rêves nous font donc revivre des expériences de la vie éveillée, mais sous une forme amoindrie car les perceptions effectuées durant le jour ont laissé dans l'esprit des traces, « un résidu de sensation » (461 b). Pour Pierre Aubenque, l'ontologie d'Aristote est une ontologie de la scission entre l'essence immuable et l'essence sensible. De même, il n’existe guère de témoignages contemporains qui nous soient parvenus. Aristote distingue deux grandes régions dans le cosmos : le monde sublunaire, le nôtre, et le monde supralunaire, celui du ciel et des astres, qui sont éternels et n'admettent aucun changement car ils sont constitués d'éther et possèdent une vie véritablement divine et qui se suffit à elle-même[140]. Sa mère, Phéstias, une sage-femme, est originaire de Chalcis sur l'île d'Eubée. Au total, on dénombre 508 noms d'animaux « très inégalement répartis entre les huit grands genres » : 91 mammifères, 178 oiseaux, 18 reptiles et amphibiens, 107 poissons, 8 céphalopodes, 17 crustacés, 26 testacés et 67 insectes et apparentés[113]. Pierre Aubenque note : « La négativité de la théologie est simplement rencontrée sur le mode de l'échec ; elle n'est pas acceptée par Aristote comme la réalisation de son projet qui était incontestablement de faire une théologie positive »[169]. En effet, il considère que l'humain peut transformer son statut en esclave naturel, ou encore en humain semi-divin[249]. ARISTOTE ET LA QUESTION DU LANGAGE ANIMAL 249. tote n'avait rien à envier à la théorie de la double articulation chère à Martinet4. L'âme des plantes a seulement une fonction végétative, responsable de la reproduction, celle des animaux possède à la fois des fonctions végétatives et sensitives ; l'âme des êtres humains possède trois fonctions : végétative, sensitive et intellectuelle[83]. Le terme de « logique » est le fait des commentateurs, et non d’Aristote lui-même. De sorte qu'on parle parfois d'une « orientation onto-théologique » de la philosophie première[145]. Dernière œuvre du corpus aristotélicien, probablement une des plus connues d’Aristote, La Poétique traite de la « science de la production d'un objet qui s'appelle une œuvre d'art »[288]. Aristote a probablement participé aux Mystères d'Éleusis[16]. Aristote a une vision hiérarchisée de la société : il classe l'homme libre au-dessus des autres êtres humains tels l'esclave, l'enfant, la femme. Définie comme « la faculté de considérer, pour chaque question, ce qui peut être propre à persuader »[284], elle est un « moyen pour argumenter, à l'aide de notions communes et d'éléments de preuves rationnels, afin de faire admettre des idées à un auditoire »[285]. Le prénom Aristote obtient une note moyenne de 5/5 sur 1 notes déposées par les internautes. Une fois à Athènes, le Stagiaire fonde Le Lycée, une école pour enseigner les élèves. Dans l’Éthique à Nicomaque, il différencie la justice distributive (διανεμητικός / dianemetikos) qui traite de la façon dont les honneurs, les biens et autres doivent être répartis, et de la justice corrective (διορθωτικός / diorthotikos). Durant cette période, les commentaires sur Aristote sont très nombreux. De façon générale, pour Aristote, la volonté porte sur la fin recherchée et le choix sur les moyens d'atteindre cette fin[220]. En France, Pierre Aubenque insiste sur l'oubli, dans la tradition aristotélicienne, du caractère aporétique de l'œuvre d'Aristote. Cette critique se poursuit aux XIXe siècle et XXe siècle où Frege, Russell et Dewey retravaillent en profondeur et généralisent la syllogistique.