Des tractations, des secrets hauts placés et une véritable chasse à l'homme s'organise autour de Delon. Perturbant parce qu’il ne donne aucun avis, mais juste un instantané d’un quotidien bourgeois bouleversé du jour au lendemain par quelques feuillets d’un dossier compromettant. C'est Michel Audiard qui est à l'origine du scénario de Mort d'un pourri, au ton plus sombre qu'à l'accoutumée, suite au décès de son fils François. 0. Les personnages sont ainsi très bien écrits et extrêmement bien interprétés. Ces très nombreuses qualités artistiques feront oublier quelques nuances un peu moins heureuses, comme la présence injustement trop inutile de Mireille Darc, ou comme le nombre improbable d’accidents de voitures desquels Delon se tire invariablement indemne. Et que celui-ci ait été coupable d’agissements politiques crapuleux n’y change rien. 18:29. Henri Decaë, Scénario : Il n’avait pas son pareil pour jouer les grosses ordures. Détenant, contre le cours des choses, un dossier compremetrant sur nombre de politiciens, il sera pourchassé, traqué et verra tomber autour de lui les cadavres. Ou très en-dessous, c’est selon. On y croise Stéphane Audran, Michel Aumont, Jean Bouise, Daniel Ceccaldi, François Chaumette, Julien Guiomar, Xavier Depraz, Maurice Ronet, mais aussi Klaus Kinski et la toute jeune Ornella Muti. Quel bonheur que ce policier sur fond d'intrigue politicienne, produit par Delon lui même et dirigé de main de maître par les iconiques Georges Lautner à la réalisation et Michel Audiard aux dialogues. Il est en outre effrayant de constater que cette vision des choses convient encore plus parfaitement à une France (une Europe aussi) du milieu des années 2010. Les combinards d’aujourd’hui occupent le temple, dirigent les journaux, subventionnent les campagnes électorales, font élire ceux qui ensuite leurs distribueront les marchés, leur accordant tous les passe-droits. This film from the seventies, MORT D'UN POURRI (DEATH OF A CORRUPT MAN), was produced by and stars Alain Delon , who was remarkably handsome and talented, as everyone knows (or at least, as everyone knew, now that so much time has passed). Légalement, Lautner se voyait interdit de tourner autre chose tant que le projet n’aboutirait pas. Ex. Moreau : Non, détrompez-vous. On ne s'ennuie pas une seconde en suivant le parcours de Delon pris dans une machination politique et qui veut venger son ami. Nous l’avons déjà promptement souligné ci-avant, mais il convient de répéter à quel point Georges Lautner a probablement réalisé ce que l’on peut considérer comme étant son meilleur film, ou tout au moins son plus beau, plastiquement parlant. Michelle David, Photographie : Mort d'un pourri est l'adaptation du roman de Jean Laborde alias Raf Vallet, le second adapté par Lautner après Le Pacha en 1968. On retrouve dans ces quelques dernières lignes de dialogue toute la subtilité de ce personnage hors norme, trop désabusé pour combattre, trop désintéressé pour spéculer, trop pur pour se salir, et trop fidèle pour ne pas oublier sa volonté première : venger un copain, ni plus ni moins. Deux éléments apparaissent alors passionnants à observer. Mais sa démarche est davantage celle d'un aventurier à l'idéologie très personnelle (venger un ami) que celle d'un soldat engagé dans un conflit qui le dépasse. Au-dessus, car il a saisi la futilité du combat qui se livre depuis quelques jours autour de ces feuillets compromettants. Légalement, Lautner se voyait interdit de tourner autre chose tant que le projet n’aboutirait pas. Pistolet semi-automatique en main, il tire sur son interlocuteur à bout portant et le menace d’aller plus avant, dans un bureau sombre et cossu. Il embarque même dans sa folie celui qu’il prend tardivement pour son semblable, Xavier Maréchal. –. Leurs descendants constitueront l’aristocratie de demain. Film emblématique d' un cinéma des années 70 ( le monde est aux mains de lobby invisibles et prêts a tout), " Mort d' un pourri" est plus atypique côté artistique . Un film à l’ambiance unique donc, à la mise en scène aérée et aux couleurs froides inoubliables. ministre, journaliste, député... maire pdg. Wählen Sie diese Option an der Kasse. Un film à l’ambiance unique donc, à la mise en scène aérée et aux couleurs froides inoubliables. 113 abonnés de José Giovanni navigue tranquillement au gré d’un scénario débarrassé du moindre classicisme pour mieux rebondir sur les destins mêlés et contrariés de ses personnages principaux. Des autres pays non plus d’ailleurs. Klaus Kinski, Au contraire, il le responsabilise, le met face à une situation que tout le monde soupçonne, dont tout le monde parle, sans jamais en dévoiler la nature exacte. En effet, le film propose un récit volontairement sombre, mais percé de quelques lumières humanistes qui en disent long sur un héros qui n’a rien d’héroïque. démonte les petits jeux politiques grossiers qui se nouent entre les sphères, et dépasse ainsi son cadre de thriller efficace pour mieux rendre compte d’une haute société électrisée dans des rapports de non-dits et de parvenus réduits à l’état d’esclaves de leur propre condition dirigeante. Le film de Lautner est au contraire une sorte d’iceberg, dont la figure émergée cache tout en dessous une effroyable « internationale du pognon » (si l’on reprend les termes exacts de Michel Audiard pour le film). David Marsais, Grégoire Ludig, Adèle Exarchopoulos, Avec Ses résultats au box-office ont souvent été très importants, et de cette période ressortent encore aujourd’hui plusieurs classiques indéboulonnables de l’histoire du cinéma. Retrouvez les 55 critiques et avis pour le film Mort d'un pourri, réalisé par Georges Lautner avec Alain Delon, Ornella Muti, Stéphane Audran. Un anti-héros pas tout à fait tragique, que la mort de ses proches affecte, mais que l’ordre des choses ne fait que conforter dans un regard doucement dépressif, et surtout désenchanté, sur son monde. Et pourtant, si le film est une si grande réussite, c’est justement parce qu’il sait tirer le meilleur parti d’un univers crédible et de ce qui édifie l’essence même du "Neo-Noir". Le metteur en scène n’y trouva rien à redire, bien au contraire, car il rêvait de tourner à nouveau avec Delon depuis leur expérience commune des. est un thriller de prime abord assez conventionnel dans lequel le personnage principal passe le plus clair de son temps à aller d’un point A vers un point B. Les personnages sont ainsi très bien écrits et extrêmement bien interprétés. print. Il n’en demeure pas moins que l’acteur - mais également le producteur - prend souvent des risques. En-dessous, car tout ce que souhaite Maréchal, c’est de venger son ami. Tout autour se dresse la cour du pouvoir, compromise entre pourris de premier ordre et fantassins du profit. Anti-Féminisme . Conjointement à cette carrière protéiforme et souvent engagée, Alain Delon tourne quantité de polars, un genre populaire qui lui est très attaché. Le polar façon Delon s’avère toujours violent, un peu cruel aussi, avec ces quelques moments d’agressivité dont la foudroyante présence graphique stupéfie toujours. Un homme politique influent est assassiné par Philippe Dubaye, qui se confie rapidement à son meilleur ami Xavier Maréchal, chef d’entreprise aux multiples relations politiques. C’est lui, quelque part, qui incarne le "juste" du film. Lire ses 25 critiques, Suivre son activité germaine9035. Il faut croire que Lautner a voulu hisser son savoir-faire au niveau de ce qu’exigeait Delon, et il n’a pas failli à sa tâche. Un polar noir et cynique sur fond de corruption politique, pas déplaisant et bien rythmé, avec un casting prestigieux, mais au service d'un scénario (signé Audiard) intéressant mais trop alambiqué et peu crédible. , pour comprendre à quel point l’acteur tourne de tout, mais toujours dans un esprit de défi, engagé auprès de discours thématiques forts, dans des films souvent sociaux ou politiques, et arrachant le succès à l’aide d’un public intéressé. Reste le scénario, franchement plaisant qui n'est d'ailleurs pas sans rappelé des évènements s'étant déroulés par la suite ( affaire Elf, Dumas, fregate de taiwan, etc... ) et ne faisant qu'accréditer ce scénario mêlant politique, secret à garder et pognon. Or, Maréchal est au-dessus de ces discussions. Conjointement à cette carrière protéiforme et souvent engagée, Alain Delon tourne quantité de polars, un genre populaire qui lui est très attaché. La caverne d'AlizaP, ZapMan69 Made In ZapLanD... 2:50. Alors en quoi cela dérange-t-il le « veau » qu’un secrétaire d’Etat ou un directeur de cabinet s’enrichisse un peu trop rapidement ? Moreau : Oh... L’alcool la rendait bavarde. Format: Vinyl, LP, Album. Philippe Sarde, Costumes : Et quel casting, avec les meilleurs en particuliers des seconds rôles du cinéma français, Daniel Ceccaldi, Maurice Ronet, Henri Vilorjeux, Jean Bouise, Klaus Kinski et tant d'autres sans oublier les rôles féminins avec Mireille Darc et Stéphane Audran excusez du peu et en apothéose la sublime Ornella Muti qui ne parlait même pas encore le français pour le tournage de ce film, elle rayonne de beauté et de mystère. Revue de presse | 161 abonnés Perturbant parce qu’il ne donne aucun avis, mais juste un instantané d’un quotidien bourgeois bouleversé du jour au lendemain par quelques feuillets d’un dossier compromettant. Il ne s’agit par conséquent pas d’un "juste" voulant exposer la vérité en pleine lumière, mais d’un homme simple, sans autres convictions que celles qui nourrissent le solitaire apolitique. Maurice Ronet, – … Il lui faut miser juste, même si la prise de risque fera, comme d’habitude, partie du projet. La corruption me dégoûte, et la vertu me donne le frisson. Le film est produit par Alain Delon le magnifique, grande star de l'époque. 2009 . Une conclusion qui fait froid dans le dos, et qui résume bien l’époque troublée dans laquelle nous évoluons toujours, près de quarante ans après la sortie de ce film. Un peu dur à suivre mais toujours plaisant à voir pour les dialogues, la noirceur, les seconds rôles dont un grand nombre sont déjà morts et surtout Alain Delon. Georges Lautner, Michel Audiard. Leur divulgation n’y changera rien. Un film sobre, des interprétations crédibles, une bonne intensité psychologique. À suivre. Et ne parlons pas de Lansac, interprété par le délicieux François Chaumette, homme politique adversaire du pouvoir en place (que l’on devine par ailleurs très à droite), et qui pense encore changer le monde en faisant circuler le scandale dans les "coursives du palais". Mort d'un pourri DVD. Au final un film un peu long, qui aurait mérité de nombreuses coupes, mais aussi un régal tant les dialogues sont ciselés et bien interprétés. Ce dialogue final entre les deux protagonistes que sont Maréchal et Moreau démontre bien la subtilité des rapports et des idées qu’entend développer Audiard. De fait, quand Belmondo remporte d’énormes succès publics, Delon compte sur une aura lui permettant de soulever des projets plus graves. L’inoubliable Stéphane Audran lui donne une carrure tragique très convaincante, avec une réplique qui raisonnera longtemps chez le spectateur : « Combien tu vaux, Xav’ ? Certains élus du peuple vont connaitre une petite traversée du désert. Un des meilleurs films de Lautner qui joue là dans un registre plus sombre et plus réaliste que le reste de sa cinématographie. Nous pourrons également croiser la route de Valérie, jeune  héroïne tragique elle aussi, que le jeu naïf et encore mal assuré de la belle Ornella Muti sert parfaitement. Quant à Alain Delon, il suffit de le regarder une poignée de secondes pour comprendre la saveur incontestable qu’il apporte au film, dans cette approche toujours très personnelle qui est la sienne, et avec ce si beau regard. Les débordements bien connus de l’ère giscardienne en constituent certes la source première. Un système qui, de toute évidence, ne risque pas grand-chose à la divulgation potentielle des feuillets du carnet vagabond. de Jacques Deray permet à Delon d’offrir une prestation extrêmement humaniste et dépouillée, peut-être l’une des plus belles de sa carrière. 2:05. S’il cédera à la facilité commerciale dès le début des années 1980, parfois de façon estimable, d’autres fois de manière grotesque, Delon reste pour l’heure une superstar dont la soif artistique est encore presque entièrement dédiée à son amour pour le métier. A noter que ces films d’une certaine époque n’ont rien perdu de la hargne et du regard qu’ils jettent sur la société contemporaine. Deuxièmement, le dossier Serrano agit comme un réflecteur auprès des autres personnages du récit, créant pour chacun d’eux des réactions très différentes les unes des autres, et redéfinissant la notion de chaos systémique. Pierre Bergé, actionnaire du Monde : mort dun pourri ! : Dune , James Bond 25 , Cruella . En attendant qu’ils installent l’internationale du prolo, on a mis en place l’internationale du pognon. Robespierre et Saint-Just ont dû éprouver ce sentiment, cette ivresse !