La cité céleste rapporte la paix terrestre à la paix céleste sans la confondre avec ce qui peut être désigné par erreur la paix véritable par la cité terrestre[10]. Cette seconde partie est plus théorique que la première, qui repose davantage sur des exemples. Saint Augustin, La Cité de Dieu, traduite en français par Raoul de Presles (Livres XI-XX). Globalement, comme on le verra tout à l’heure, les Païens imputant aux Chrétiens la responsabilité de la chute de la Ville éternelle ont tendance à noircir la catastrophe tandis que les Chrétiens ont tendance à la minimiser. La cité de Dieu. C'est probablement le seul livre où l'influence d'Aristote prime sur celle de Platon, avec une vue positive de l'homme et de la nature. La raison en est qu'Augustin privilégie la promesse à la Loi. Mais si, au lieu de se focaliser sur ces expressions, on essaie d’interpréter vraiment l’œuvre dans sa totalité, comme R. A. Markus dans Saeculum (op. Les deux cités sont donc à la fois distinctes et mélangées et ce jusqu'à la fin des temps[9]. Augustin distingue en effet entre le devenir de deux cités : la cité de Dieu et la cité terrestre. Livre premier : Le sac de Rome. À première vue, La Cité de Dieu de Saint Augustin semble bien être une histoire identitaire en réponse à un trouble politique puisque, en réponse au Sac de Rome de 410, elle déconstruit le système politico-religieux du paganisme pour lui substituer l’Auctoritas des Écritures chrétiennes à partir desquelles elle relit toute l’histoire universelle. La cité de Dieu se rapporte à la sagesse, à la Paix, au culte unique de Dieu, aux saints du ciel, à l'Église, à la providence divine, à la justice là où elle est pratiquée, mais en même temps, la cité de Dieu n'est jamais dite entièrement dans une seule des choses qu'elle peut désigner. La Révolution française fonde une cité politique autonome par rapport à l'Église. Augustin est donc opposé ici aux platoniciens, et par une fine analyse psychologique il démontre que ce n'est pas le corps mais bien l'esprit qui pousse au vice. Augustin déploie une énergie immense pour maintenir le sens littéral de ce verset, à l’encontre de la sagesse d’alors, des philosophes et des disciples d'Origène (dont à notre époque Hans Urs von Balthasar), qui y voient plutôt une menace prophétique. Un article de Jean Doignon publié dans la Revue des Études Augustiniennes17 oppose les réactions de Jérôme et d’Augustin à l’annonce du Sac de Rome : à la panique de Jérôme, s’oppose la très grande relativisation de l’événement par Augustin. La paix de Dieu et celle des hommes ne se recouvrent pas. On peut, bien sûr, expliquer ces différences de réaction par des raisons psychologiques, mais, plus sérieusement, le clivage établi par Hervé Inglebert entre les théologies eusébiennes du pouvoir et les théologies non-eusébiennes voire anti-eusébiennes explique bien des choses18. A Study into Augustine’s City of God and the Sources of Hi. Il s'attache à démontrer, à la fois par une analyse du récit et par l'outil de la philosophie, que le mal n'est pas une substance, mais une privation de bien, une volonté mauvaise (malice). Cette inspiration divine des prophètes est d’ailleurs le signe d’une mise à part de la Cité de Dieu sous la figure d’Israël car Dieu n’a pas inspiré de la même façon les peuples grec et romain ni dans leur législation, ni dans leurs cultes restés polythéistes ni dans leur philosophie qui, aussi haute fût-elle, est toujours restée inférieure aux prophéties bibliques (c’est le livre XVIII). Mais, même dans ce cas, le genre humain de cette région aurait pour origine le premier homme. Il est clair que l’intégration à cette histoire du monde angélique et le fait de faire déboucher cette Histoire sur une Éternité sont des éléments qui permettent à Augustin de s’élever à une vision très haute de l’Histoire, à un point de vue surplombant sur le temps, un peu comme s’il se situait au point de vue de Dieu. La question d'une volonté nouvelle en Dieu quand il crée le temps est plus délicate, mais Augustin en appelle à la prédestination de tout ce qui est appelé à l'être. Pour Augustin, dans l'éventualité où il existerait un continent des antipodes : Ce livre, en proposant une interprétation de l'histoire sainte, a suscité un dynamisme historique jusqu'alors inconnu en Occident. Augustin affirme aussi vigoureusement le monophylétisme qui découle du récit de la Genèse, à l'encontre de cette cyclicité du temps et d'une existence de l'homme depuis toujours. En fait, c'est toute l'histoire qui est prophétique, et toutes les mutations sont des annonces de la mutation pour ainsi dire cosmique qu'a constitué l'avènement de Jésus-Christ et sa mort sur la croix. Se pose alors le problème du mal, qui procède pour Augustin de la volonté mauvaise et non de la nature angélique. 5Selon les historiens contemporains de l’événement, l’interprétation diverge beaucoup sur ce qui s’est passé ce 24 août 410 à Rome et sur son importance. En proposant une théologie du temps, Augustin écrit une œuvre moderne qui valorise paradoxalement l'Histoire en la subordonnant au plan divin. La Cité de Dieu (en latin De Civitate Dei contra paganos : La Cité de Dieu contre les païens) est une œuvre en vingt-deux livres d'Augustin d'Hippone (saint Augustin). 15Si – premièrement – la Cité de Dieu était identifiable à l’État chrétien, si du moins la réalisation d’un État chrétien était une étape importante dans la réalisation de la Cité de Dieu, Augustin aurait dû lui consacrer, à sa place dans le déroulement des livres XI à XXII, un développement important. At first glance, The City of God by Saint Augustin seems to be a work focused on "identity" history resulting from political unrest since, in response to the Sack of Rome in 410, it deconstructs the political and religious system on which paganism is based to substitute it with the Auctoritas of the Christian Scriptures which it then uses to link together the whole of universal history. Transcendante par rapport à toute incarnation politique, fût-elle chrétienne, la Cité de Dieu ne saurait être qualifiée d’identitaire dans la pensée d’Augustin pas plus que l’histoire qui voit sa réalisation progresser vers son achèvement. La doctrine politique de Saint Augustin de Gustave Combes. 18La Cité de Dieu vers laquelle s’achemine l’Histoire ne s’identifiant ni à l’État chrétien ni à l’Église visible, le regard qu’Augustin jette sur l’Histoire loin d’être identitaire, est un essai d’histoire transcendante par rapport aux aléas de l’histoire humaine, parmi lesquels se trouve l’insignifiant Sac de Rome du 24 août 410. Il montre d'une part que la grandeur de l'Empire romain et sa durée ne doivent rien à ses dieux. », « témoin privilégié de la présence de la cité de Dieu », « Quant à leur fabuleuse opinion qu’il y a des antipodes, c’est-à-dire des Hommes dont les pieds sont opposés aux nôtres et qui habitent cette partie de la Terre où le soleil se lève quand il se couche pour nous, il n’y a aucune raison d’y croire. 3 Voir l’introduction, la traduction et les notes de P. Cambronne dans son édition des Confessions dans la Bibliothèque de la Pléiade (Paris, Gallimard, 1998). Augustin n’a pas été le seul croyant à s’interroger sur l’histoire humaine, placée sous le regard de Dieu. Ce que désigne Augustin en parlant de cité terrestre est sans doute le monde tel qu'il va, avec ses institutions, son histoire, ses gouvernants, ses bonheurs et ses malheurs. La cité de Dieu est présente sur la terre mais elle y est en exil. Or il faut dire ici que, loin de coïncider avec une quelconque communauté humaine à laquelle elle s’identifierait, la Cité de Dieu augustinienne est transcendante, premièrement, à l’État chrétien, deuxièmement à l’Église visible si bien, que loin d’être identitaire, l’histoire parcourue par Augustin dans les livres XI à XXII de La Cité de Dieu est une histoire transcendante à l’histoire humaine elle-même. Settimana Agostiniana Pavese (1999-2001), Roma, Institutum Patristicum Augustinianum (coll. L'occasion de découvrir les talents d'écrivain du … fr. L'influence de la Cité de Dieu se partage en deux champs : la théologie et la politique, d'une part, et le sens de l'Histoire d'autre part. Cette histoire commence par celle d'Abel et de Caïn, les deux fils d'Adam dont il est question dans la Genèse. Celle-ci dit à son Dieu : ‘Seigneur, mon unique force, je t'aimerai.’ ». Ci-dessous un extrait traitant le sujet : SAINT AUGUSTIN: Les Confessions & La Cité de Dieu (résumé et analyse) Ce document contient 3673 mots soit 8 pages.Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique.