C'est finalement le 14 août, à la suite de ces bombardements, mais aussi de l'invasion soviétique de la Mandchourie commencée le 8 août, et de la reddition de l'armée japonaise du Guandong le 10 août, que le gouvernement japonais cède et accepte sa capitulation. Ces témoignages permettront de mieux estimer les effets des bombes sur la population. Le 5 septembre, le journaliste Wilfred Burchett[112] publie un compte-rendu dans le Daily Express : « À Hiroshima, trente jours après la première bombe atomique qui détruisit la ville et fit trembler le monde, des gens qui n'avaient pas été atteints pendant le cataclysme, sont encore aujourd'hui en train de mourir mystérieusement, horriblement, d'un mal inconnu pour lequel je n'ai pas d'autre nom que celui de peste atomique[113],[114]. Oppenheimer ordonna lui-même, sans un ordre explicite de Truman, de ne pas charger la matière radioactive qui devait prendre la route de San Francisco. L'invasion soviétique de la Mandchourie commença également le 9 août et l'Armée rouge progressa rapidement[53]. Après l'anéantissement de Nagasaki, l'empereur Hirohito dut intervenir lui-même pour débloquer la situation politique dans le pays. Le 28 août 1945, les Américains débarquent sur l'archipel sous les ordres du général George Marshall. Tous ces problèmes furent l'objet d'un rapport auprès du poste de commandement japonais[Qui ?]. Le Détachement de Censure Civile (CCD) mis en place au Japon par les forces d'occupation américaines compte environ 6 000 employés en 1946[réf. Elles pouvaient certes être réversibles, mais cette soudaine incapacité à se déplacer empêcha un grand nombre de personnes de trouver un abri et d'échapper à la mort alors que les incendies se développaient. 3 b. Ils doivent faire un compte rendu de la situation tant au niveau humain que militaire avec la destruction des bâtiments. Le 8 août 1945, des tracts furent largués au-dessus du Japon et des avertissements transmis via Radio Saipan. L'inhumanité du bombardement aérien de civils avait été fermement dénoncée par Roosevelt le 1er septembre 1939 lors d'un appel aux gouvernements européens[146] : « Le bombardement aérien sans pitié de civils dans des régions urbaines non fortifiées, au cours des hostilités qui ont fait rage dans différentes parties du monde ces dernières années, qui a mutilé et tué des milliers de femmes et enfants sans défense, a profondément choqué la conscience de l'humanité. À la suite de la défaite du IIIe Reich, plusieurs scientifiques qui travaillaient sur le projet eurent le sentiment que les États-Unis ne devaient pas être les premiers à utiliser de telles armes. La première cible de choix pour ce bombardement avait été Kokura. Le second bombardement atomique eut lieu le 9 août 1945. Nous nous résumerons en une phrase : la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Après le bombardement sur Hiroshima, Truman annonça que « s'ils n'acceptent pas nos conditions maintenant, ils peuvent s'attendre à une pluie de ruines qui tombent du ciel ». — 6 mai 2021 — Temps de lecture : 2 min, Les funérailles laïques, une autre manière de s'approprier le décès de nos proches. Il fut décidé que l'armement, une des phases les plus délicates de la mission, se ferait après le décollage. Les Américains lâchent la première bombe atomique sur Hiroshima le 6 août 1945, puis une seconde sur Nagasaki trois jours plus tard. Le quartier général de la deuxième armée générale (第2総軍 (日本軍), Dai-ni Sōgun) créé le 8 avril 1945 à partir de la dissolution du commandement général de la défense (防衛総司令部, Bōei Soshireibu) était situé dans un secteur montagneux de la ville à 10 km du centre, dans le château de Hiroshima. Le 17, il émit un « édit aux soldats et aux marins » leur ordonnant de déposer les armes et liant sa décision de procéder à la reddition à l'invasion soviétique du Manchukuo, passant sous silence les bombardements atomiques. Ce sont les médecins japonais qui vont le découvrir quelques semaines plus tard[102]. Depuis plusieurs mois, le gouvernement japonais avait chargé l'URSS, seul pays qui n'avait pas déclaré la guerre au Japon, de faire officieusement des offres d'armistices aux États-Unis[13]. Il devait en effet assurer l'approvisionnement et l'assemblage des bombes supplémentaires si le Japon persistait dans le conflit. Dans un long article, The Atlantic raconte comment la liste a ensuite évolué, avec notamment le retrait de Kyoto fin juin, au terme de discussions tendues. Bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki. Il n'y a pas d'espoir si nous continuons comme ça. Les recommandations pour la population étaient de gagner les abris si un B-29 était visible, mais aucun raid n'était attendu mis à part de la reconnaissance. Kyoto 2. On découvrit aussi des silhouettes humaines sur des murs, comme des négatifs de photos, « a été absorbée par les corps, de sorte que le sol sous ces corps a reçu moins de chaleur et a été protégé par eux, « Hiroshima n'est plus utile à l'ennemi. Certains la classaient comme les gaz toxiques et étaient contre son utilisation sur des populations civiles. Le clivage entre le pouvoir civil et les militaires japonais, Destin des équipages des deux bombardiers, « Ce n'est pas assez de négocier seulement avec l'Union soviétique. Outre les arguments invoqués précédemment, les Américains pensaient que la bombe atomique serait une solution pour forcer le Japon à libérer les centaines de milliers de prisonniers de guerre[134] et civils enfermés dans les camps de concentration japonais disséminés un peu partout en Asie[135],[136]. Dans l'éditorial de Combat du 8 août 1945, Albert Camus présente en ces termes son analyse de la situation[103] : « […] grâce au formidable concert que la radio, les journaux et les agences d'information viennent de déclencher au sujet de la bombe atomique […] on nous apprend […] au milieu d'une foule de commentaires enthousiastes que n'importe quelle ville d'importance moyenne peut être totalement rasée par une bombe de la grosseur d'un ballon de football. La bombe atomique est tombée au nord de la ville, et en dépit de destructions considérables, Nagasaki fut de manière relative plus épargnée que Hiroshima, où la bombe explosa en plein centre-ville. (Art. Le quotidien argentin Critica du 8 août[101] explique que « toute vie humaine, animale et végétale a disparu à Hiroshima, le gouvernement a ordonné l’évacuation des grandes villes » et reprend une information de l'agence Reuters, selon laquelle il y a eu plus de 100 000 morts, brûlés vifs ou tués par la chaleur et la pression. Le Japon évitera les effets de l'expansion de la domination soviétique dans la région grâce à cette tutelle américaine. Des messages à destination du professeur japonais Ryôkichi Sagane (ja), un physicien nucléaire qui avait travaillé avec trois des membres du projet Manhattan, accompagnaient l'équipement parachuté. Le Musée de la Bombe Atomique est un mémorial situé sur les hauteurs, au nord-est de Nagasaki, sur l'île de Kyushu. Il est clair que les deux parties adverses avaient pesé de tout leur poids dans la décision mais les Japonais étaient persuadés que Staline remplacerait la monarchie par le communisme, chose inconcevable pour eux[154]. Celles protégées à l'intérieur ou par l’ombre des bâtiments furent ensevelies ou blessées par les projections de débris quand quelques secondes plus tard l'onde de choc arriva sur elles. En France, le journal Le Monde titre dans son édition du 8 août : Une révolution scientifique, les Américains lancent leur première bombe atomique sur le Japon. Les sous-marins et l'aviation américaine avaient le contrôle des eaux côtières. Et dans tous les cas, le patient meurt. Il reprend aussi une information donnée par l'agence United Press : selon le ministre britannique chargé de la production d'aéronefs, la bombe pèse 400 livres (moins de 200 kg) et est capable de raser une ville.