Des phénomènes tels que la bureaucratisation, l'automatisation, l'urbanisation et la mobilité géographique peuvent créer un terrain favorable à la distanciation des individus, voire à la déshumanisation[9]. En ce qui concerne les groupes qui peuvent inspirer de la pitié, comme les personnes âgées, ces derniers sont perçus comme chaleureux mais incompétents. Pour cultiver librement son humanité, son esprit, on doit pouvoir méditer à notre aise, réfléchir, bref, faire de la philo ; pour ce faire, il faut être délivré du souci DÉSHUMANISER, verbe trans. En ce qui concerne les autres, ils sont davantage discriminés par une absence d’aide et de comportements de solidarité à leur égard. L’auteur soutient que cela n’est pas possible, car le premier besoin de l’homme est de s’éloigner et non de se rapprocher. Un consensus social à propos d'une catégorie — par exemple un groupe social — peut évoluer à travers le temps par redéfinition, repositionnement envers d’autres groupes ou encore par changement du statut du groupe. A ceux qui pensent que la technique a déshumanisé l'homme, Gilbert Simondon répond que c'est l'homme, justement, qui a déshumanisé la technique. désigne une pers. Cette négation des caractéristiques humaines d’un individu peut intervenir au sein de relations et de comparaisons interpersonnelles tout comme intergroupes, après la violation de normes communes par exemple, et mène à distinguer les individus en deux catégories : les hommes et les animaux. Et cela, il ne peut le faire que s’il ne travaille pas. atténuait les perceptions déshumanisantes en Italie[37]. Une attitude infrahumanisante prédit une faible harmonie entre les groupes. » Ils introduisent ainsi un nouveau modèle théorique au sein duquel sont distinguées deux formes de déshumanisation : la déshumanisation mécaniste et animale. S. Milgram, La Soumission à l'autorité, 1974, Personality and Social Psychology Bulletin, Journal of Personality and Social Psychology, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Déshumanisation&oldid=176298153, Article contenant un appel à traduction en anglais, Portail:Sciences humaines et sociales/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence. Ainsi, Bandura[9] définit huit types de manœuvres permettant de se désengager moralement et pouvant, par conséquent, conduire à l'accomplissement d'actions inhumaines - à savoir la justification morale, l'étiquetage euphémique, la comparaison avantageuse, le déplacement de responsabilité, la diffusion de responsabilité, le mépris ou la déformation des conséquences, la déshumanisation et l'attribution de blâme. Les différences intergroupes y sont perçues d’autant plus importantes que les frontières intergroupes sont imperméables. Bonjour, Pour une réponse personnalisée de l’équipe Fil Santé Jeunes en toute confidentialité, n’hésite pas à nous joindre dans notre espace : « Pose tes questions », nous contacter par chat’ ou nous appeler au 0800 235 236, la ligne est anonyme et gratuite., la ligne est anonyme et gratuite. A.− [À propos d'une pers. La perception d’autrui peut alors englober des notions d’immaturité, de froideur ou de passivité[7]. 44, avenue de la Libération BP 30687 54063 Nancy Cedex - France
Toutefois, l’infrahumanisation et la déshumanisation peuvent se compléter puisqu'il s'agit dans les deux cas d'une attitude d'infériorisation de l’exogroupe. C’est quelque chose qui vient spontanément, lorsqu’un sujet, une idée,… vient à la conscience et qui définit ce qui ne doit pas être dit , fait, pensé, discuté, autorisé ou démontré…. Même dans le cas de scénarios imaginaires, ou longtemps après les crimes commis envers l'exogroupe, l’infrahumanisation apparaît et sert de justification aux faits commis. Nous le protégeons, puis nous apprenons à le partager. Haslam, quant à lui, s'est attaché à définir le concept d'« humanité » afin d'expliquer les bases des deux formes de déshumanisation qu'il conceptualise: la forme animale et la forme mécaniste[7]. A l’inverse, les futuristes (avant-garde du début du 20ème siècle Il s’agit d’une comparaison verticale : les hommes et les « sous-hommes » considérés comme inférieurs sur l’échelle de l’évolution ou du développement. Les persécuteurs seraient comme aliénés, devenant incapables de se distancer des tâches qu'ils ont à accomplir. Ainsi, percevoir les ennemis comme étant moins humains peut mener à soutenir des violences. Une solution est le contact intergroupe. Inclure un individu dans cet ensemble qu'est l'humanité implique finalement que sa mort fasse écho, qu'elle renvoie à cette idée que toute vie humaine à une fin et provoque un sentiment de perte parmi les membres de l'humanité[5]. Nick Haslam, psychologue social ayant développé l'une des théories les plus récentes au sujet de la déshumanisation, propose une définition plus précise de l'humanité en mettant en exergue deux types de caractéristiques : les caractéristiques human uniqueness (UH) et human nature (HN)[7]. L’homme par sa raison a prouvé sa capacité à se déshumaniser. Selon le Stereotype Content Model de Fiske et collègues[29], les stéréotypes de groupe varient sur deux dimensions ; les dimensions de chaleur et de compétence. [Le compl. De plus, la mise en place de procédures peut permettre de légitimer et de normaliser les actions. Mouvement intellectuel qui s'épanouit surtout dans l'Europe du xvi e s. et qui tire ses méthodes et sa philosophie de l'étude des textes antiques. La catégorisation sociale, qui correspond à la classification des individus et des groupes au sein de catégories, mène au découpage de l'humanité. Dans la même logique que celle de Kelman[5], et à peu près vers la même époque, Ervin Staub[6] s'est interrogé sur les origines de ce qu'il nomme le « Mal ». La déshumanisation des ennemis serait ainsi très répandue en temps de guerre tout comme celle de groupes raciaux, religieux, ethniques ou politiques ayant une histoire différente de celle du groupe dominant. Cairns et collègues[17] ont montré que le « pardon » envers l’autre groupe est crucial pour l’harmonie entre les groupes. A.− [Le compl. désigne une pers. Ce n’est qu’en 2009 qu’une définition a été donnée par le Parlement Européen, même si de nombreuses recherches ont été faites des années auparavant. Cette forme de déshumanisation peut notamment se retrouver dans les domaines de la médecine et des technologies[7]. L’infrahumanisation se distingue de la déshumanisation par son intensité mais également par sa nature qualitative : dans le cas de la déshumanisation, le processus est mécanique et consiste à soustraire des éléments essentiellement humains à l’exogroupe, tandis que dans le cas de l’infrahumanisation, ce sont des attributs de civilité, de compétences, de fonctions morales supérieures ou encore des attributs culturels qui sont refusés à l'exogroupe. Il appuie plutôt ses réflexions sur l'idée d'un manque de restrictions morales face à la violence, en présentant et développant trois processus psychosociaux intercorrélés : l'autorisation, l'instauration de routines et la déshumanisation. Toutefois, la déshumanisation permettrait également de prédire des formes d’agression perçues comme des réponses légitimes par leur auteur. En ce qui le concerne, Albert Bandura s'est intéressé à la déshumanisation dans le cadre de ses études sur le désengagement moral (en). La dernière modification de cette page a été faite le 6 novembre 2020 à 15:15. Ainsi, concernant ce dernier point, il a été démontré qu’une catégorisation multiple des personnes noires (plusieurs catégories en fonction de l’âge, du genre, de la religion, etc.) Autre façon de le dire : une volonté (dominer la nature ; avoir une vie plus confortable, quelquefois tout simplement survivre), s’incarne dans un pouvoir (technique : ex : chirurgie) par l’intermédiaire d’un savoir (scientifique : médecine). Ce processus est alors subtil et implicite. Ainsi, il cherche à comprendre ce qui peut, psychologiquement et socialement, rendre possible de tels actes. Investiguant les facteurs pouvant réduire la morale qui permet de faire obstacle aux massacres d'autres êtres humains, il rejette l'idée des dispositions psychologiques individuelles au sadisme par manque de preuves scientifiques. Start a free trial to see for yourself. Larousse, Dictionnaires de français, www.larousse.fr. L’humanitude, une philosophie du soin et de la relation Publié le 24-12-2014 Le mot « humanitude » a été créé par Freddy Klopfenstein (Humanitude, essai, Genève, Ed. Enfin, la transgression de normes sociales semblent jouer un rôle dans ce processus. L’infrahumanisation est un phénomène fortement répandu et est souvent renforcé par les contextes de groupes[11]. Présenté par Luc de Brabandere et Stanislas Deprez. La déshumanisation animale renvoie au fait de considérer un individu comme un animal en lui retirant les attributs propres à l’être humain, tels que son d’intelligence, sa moralité, sa culture, son contrôle de soi ou encore sa grossièreté. On le retrouve souvent dans le contexte de conflits ethniques. Il s’agit de la culture, de la moralité, de la logique, du raffinement et de la maturité. de faire perdre son caractère humain à un individu, à un groupe, de lui enlever toute générosité, toute sensibilité Hypnose d’hier et D’Aujourd’Hui… Le Langage Ouvre Le Monde de L’Etre désigne une pers. Je trouverais la force de surmonter les remarques imbéciles, les sous-entendus malsains, parfois l’insulte, mais jamais ils ne réussiront à me déshumaniser, car je refuse d’être “la bête” et de servir de gibier à tous ceux qui par En 1973, au travers d'un article[5] s'inscrivant dans le sillage des réflexions de Hannah Arendt sur la « banalité du mal », Herbert Kelman est l'un des premiers psychologues sociaux à s'intéresser à la déshumanisation. L'objectivation et la déshumanisation sont deux notions de Psychologie sociale entretenant des liens étroits[4]. Viki et Calitri[14] ont démontré que l’infrahumanisation est corrélée avec le niveau de nationalisme. Sans cet espace privé de pensées, croyances, projets, nous sommes comme amputés de nous-même. L'humanité pourrait être décrite comme un énorme réseau d'individus veillant plus ou moins les uns sur les autres, se reconnaissant comme des êtres singuliers et tentant de respecter au mieux les droits de chacun[5]. L'époque contemporaine connaît toute une série de situations pouvant conduire au cloisonnement des individus, qui se retrouvent alors un peu plus enfermés dans leur sphère privée. L’homme n’en devient-il pas de plus en plus dépendant, au risque d’être aliéné par elle ? Par contre, si l’endogroupe n’est pas responsable de ce qui s'est passé, peu d'attitudes infrahumanisantes apparaissent. Les explications du thérapeute Robert Neuburger qui lui Dans le domaine de la psychologie sociale, ce concept renvoie au processus psychologique par lequel un individu, ou un groupe d'individus, perçoit et traite d'autres êtres humains comme inférieurs au genre humain, n'étant que partiellement humains[2] voire non-humains[3]. Zebel et collègues[18] ont montré qu’un groupe victime d’atrocités, mais assimilé davantage au monde animal qu’au monde humain, bénéficiait de moins de soutien et de réparations qu’un autre[3]. Lors d'une guerre, la propagande est utilisée pour déshumaniser l'ennemi et susciter la haine, en contrôlant la représentation que s'en fait l'opinion publique. Notons que les émotions secondaires sont plus facilement attribuées aux membres de son propre groupe qu’à ceux appartenant à l’exogroupe. Il s'agit d'une vision des personnes n'appartenant pas à l’endogroupe comme étant inférieures. Selon l’étude de Tam et collègues[21], les Protestants et Catholiques du nord de l’Irlande étaient moins susceptibles de pardonner des violences passées dans le cas où ils infrahumanisaient l’autre communauté. Ces dernières sont acquises par le processus de socialisation et sont par conséquent susceptibles de variations selon les individus et selon les cultures[7]. Patrick GODART C onclure sur la question du soldat augmenté, après la grande richesse des articles Il y a en effet un lien entre la violation de normes communes, le processus de déshumanisation et des représailles sous forme de traitement punitif des individus auteurs de transgressions. Cette idée selon laquelle l'individu ne serait pas responsable de ses actes, ne se trouverait plus dans une position d'agent puisque simple exécutant des volontés du pouvoir légitime, rejoint les résultats des recherches de Stanley Milgram sur la soumission à l'autorité[8] À côté de ce premier processus, l'instauration de routines, de procédures, permettrait également de réduire les éventuelles résistances car l'organisation des comportements à accomplir peut détourner l'individu des questions d'ordre moral. À ce sujet, le lien entre déshumanisation, violence et agression a été souligné dans les travaux de Kelman[5] et Staub[6] sur les guerres et génocides, et dans ceux de Bandura et collègues[22] établissant que la déshumanisation des victimes désinhibe le fait de commettre des actions violentes. D'abord dans le fait que le travail est extérieur à l'ouvrier, c'est-à-dire qu'il n'appartient pas à son essence, que donc, dans le travail, celui-ci ne s'affirme pas, mais se nie, ne se sent pas à l'aise, mais malheureux, ne déploie pas une libre activité physique et intellectuelle, mais … Ceci implique que les contacts intergroupes sont importants : ils ont un impact sur le phénomène d’infrahumanisation, sur la considération de l’autre en tant qu'être humain et sur le pardon en général. Or ne conserver que la technique sans le travail, c’est déshumaniser la technique, et par là-même déshumaniser l’homme. Par contre, la fréquence d’infrahumanisation est plus élevée chez les personnes présentant une forte identification à leur groupe d'appartenance que chez les personnes qui attribuent moins d’importance à celui-ci. -. Définitions de humanisme Philosophie qui place l'homme et les valeurs humaines au-dessus de toutes les autres valeurs. Troisièmement, les perceptions déshumanisantes sont souvent renforcées par de solides motivations et préjugés ; elles peuvent protéger l’identité intragroupe[31], elles peuvent être une cible mouvante car les gens jugent l’humanité des autres indépendamment de ce qui distingue leur groupe des autres[32] et les individus ont tendance à résister aux informations qui modifient leurs habitudes[33]. Le traitement coercitif est requis précisément parce qu'ils ne sont pas susceptibles de raison ou capables de se contrôler[3]. En psychologie sociale, les premières réflexions sur le sujet ont principalement abordé la déshumanisation du point de vue de la légitimation de la violence, de l'exclusion, du désengagement moral et des valeurs, en s'intéressant pour la plupart au déni des victimes lors de conflits intergroupes tels que les génocides. Enfin, il est à noter que le processus de déshumanisation peut aussi réduire la présence de comportements prosociaux en limitant le pardon intergroupe. Ce découpage n’est cependant pas stagnant ou immuable. Ces auteurs mettent en lien le concept de déshumanisation avec celui d’humanité. Ainsi, les groupes admirés (les membres de son propre groupe, par exemple) sont perçus comme bons sur ces dimensions ; chaleureux et compétents. Ces études montrent que la déshumanisation peut révéler dans certaines circonstances des avantages dans des domaines particuliers comme celui de la médecine. La déshumanisation, en son sens commun, correspond à l'action de déshumaniser, « de faire perdre son caractère humain à un individu, à un groupe, de lui enlever toute générosité, toute sensibilité »[1]. Cela peut inclure des accusations mensongères comme de la diffamation. Cette violence émergerait plus facilement lorsque les conditions de subsistance deviennent difficiles au sein d'une société en raison de problèmes économiques, de conflits politiques ou encore de changements sociaux importants. Dans certains cas, elle peut même s'avérer utile. Les différents travaux effectués ont en commun le fait d'envisager la déshumanisation au travers de contextes d'agression, en lien avec la violence (en tant que cause ou conséquence), de s'intéresser aux motivations personnelles et sociales ainsi qu'à la fonction que peut avoir ce processus à ces différents niveaux[3]. Contraire : déshumaniser. La déshumanisation peut avoir lieu dans différents contextes tels que les conflits intergoupes mais elle peut également s'illustrer dans des phénomènes sociaux classiques du quotidien, comme le désengagement moral (en). Une autre conséquence possible des perceptions déshumanisantes, selon Opotow[27], est le fait d’attribuer une moindre moralité aux individus. Avec la théorie de l'infra-humanisation de Leyens et collègues apparaît l'idée que la déshumanisation peut également prendre une forme plus subtile que ne le suggéraient les premières études[2]. Faire perdre les caractères spécifiques à la nature de l'homme et à sa condition. Ce sujet est apparu relativement tard dans le paysage de la recherche scientifique[4]. humainement. Deuxièmement, ces perceptions sont souvent inconscientes et automatiques. Les victimes sont alors considérées comme moins qu'humaines, permettant ainsi de justifier que les valeurs morales opposées à l'attaque et au meurtre ne s'appliquent plus. Les théories plus récentes ont, quant à elles, mis en évidence que le processus de déshumanisation est bien plus courant qu'on ne le pensait jusqu'alors. Ainsi lors de leur expérience, les participants qui déshumanisaient leur patient fictif recommandaient un traitement plus douloureux que les autres mais au bout du compte plus efficace. "Le motif d'où est né l'habitude de séparer ces sciences [les sciences de l'esprit], considérées comme une unité, de celles de la nature s'enracine dans ce qui donne à la conscience que l'homme … De manière plus spécifique, les conditions de vie concrètes que connaissent les individus peuvent également avoir un effet sur la déshumanisation. Ces conséquences peuvent être réparties en quatre grands groupes. Quand un individu perçoit son propre groupe d’appartenance comme le seul à posséder et à agir selon des traits typiquement humains, l’exogroupe est infrahumanisé. désigne une pers., un groupe de pers., une entité abstr.]. Plus précisément, si la déshumanisation revient à percevoir et à traiter les personnes comme non humaines, ou moins qu'humaines, l'objectivation revient à réduire les personnes à l'une de leurs fonctions ou à une partie de leur corps, ce qui peut souvent conduire à les considérer plutôt comme des objets. L’on peut évoquer des pratiques telles que celles de l’homosexualité, la prostitution, l’euthanasie, l’avortement. Les caractéristiques human uniqueness permettent de distinguer les hommes des animaux. Le phénomène d’infrahumanisation a donc des conséquences subtiles mais importantes au quotidien, qui peuvent conduire à une diminution des relations harmonieuses entre groupes. Cet effet était indépendant de la colère ou de l’attitude de cette autre communauté, suggérant que la déshumanisation n’est pas simplement l’épiphénomène d’une évaluation négative[3]. L'auto-censure morale dépendant, entre autres, de la manière dont sont perçus les individus ou les groupes malmenés, la déshumanisation rend donc le recours à la violence plus facile. Parfois, ce qui ne doit pas être dit ou fait, concerne le tabou en société. Enfin, le lien discuté entre déshumanisation et exclusion sociale semble par ailleurs particulièrement pertinent pour les groupes socialement déviants. La réduction de comportements prosociaux envers les groupes déshumanisés représente des omissions, mais les conséquences les plus connues de la déshumanisation impliquent le fait de commettre des actes antisociaux. Quant aux groupes enviés (par exemple, les riches), ils sont considérés comme compétents mais froids. Ainsi, il est plus facile de déshumaniser les personnes qui semblent étrangères par rapport aux personnes connues[9]. L’accent est ainsi mis sur des facettes superficielles de l’individu ou du groupe. La comparaison est ici horizontale avec aux extrémités les hommes et les « non-humains ». Définitions de déshumaniser Faire perdre son caractère humain à quelqu'un, à un groupe, lui enlever toute générosité, toute sensibilité : L'obsession de la rentabilité a fini par nous déshumaniser. Découvrez La déshumanisation des soldats analysée par Laurent VÉRAY au travers d’œuvres et d’images d’archive. En effet, le modèle d’infrahumanisation de Leyens suppose que le degré avec lequel les caractéristiques humaines sont attribuées varie en fonction de l'appartenance groupale. La violence face à ce groupe devient alors acceptable : l'idée selon laquelle il serait responsable de la frustration des besoins peut mener à ce que les individus, les normes sociales, les institutions et la culture changent en faveur de l'acceptation de l'usage d'une plus grande violence. : +33 3 83 96 21 76 - Fax : +33 3 83 97 24 56. Cependant, les groupes perçus comme froids mais compétents peuvent également être la cible de déshumanisation en étant associés à des robots, ce qui rejoint la forme mécaniste de la théorie de Haslam[3]. … We created Philo to build a better TV experience. L’ethnocentrisme s’aligne avec cette approche. Par ailleurs, infrahumaniser les criminels permettrait de prédire une tendance aux condamnations sévères, indépendamment de l’aspect moral de l’acte [24], et une préférence envers une justice rétributive. La tendance à la déshumanisation que ces jeux suscitent peut augmenter les comportements agressifs dans la vie quotidienne. L’individualité de l’autre est contestée et ce dernier sera perçu comme interchangeable. Ces processus, menant tous deux à percevoir les individus de façon inadéquate peuvent être considérés comme des biais perceptifs. b) tentation de confondre nature de l’homme et homme à l’état de nature : Si la culture dénature l’homme, c’est qu’il y aurait un processus par lequel l’homme « sortirait » d’un état, l’état de nature pour « entrer » dans l’état cultive. Ensuite, ces perceptions peuvent avoir des implications au niveau de l’évaluation morale des individus victimes de ce processus. Le processus d'infrahumanisation, mis en œuvre par un sujet ou un groupe, ne se généralise pas à tous les exogroupes : une différence est faite entre les exogroupes jugés proches de l'endogroupe et ceux jugés plus éloignés. Plus précisément, il s'agit des actes de violence (individuels ou collectifs) visant à nuire, voire à blesser autrui. Des recherches de Branscombe et Doosje[15], ainsi que des travaux de Castano et Giner-Sorolla[16] ont montré que l'infrahumanisation apparaît chez l’endogroupe à l'égard de l’exogroupe seulement dans la condition où il est historiquement souligné que l’endogroupe est responsable du malheur d'un groupe, par exemple dans le cas d'extermination de ce dernier. La protection de la pureté, de la vie, du bien-être des siens ou encore la volonté de créer une société meilleure prennent par conséquent le dessus sur les valeurs d'humanité. Personnality and Social Psychology Review. [Le compl. Plusieurs cas de figure peuvent être envisagés. Ainsi, l’endogroupe représente l’essence de l’humanité tandis que l’exogroupe possède des traits animalisant [10]. Faire perdre les caractères spécifiques à la nature de l'homme et à sa condition. Faire perdre son caractère humain en réduisant à l'état d'animal ou d'objet : ... une très grande partie des actes humains, [Le compl. La machine est complètement disproportionnée à l’existence humaine, et exige un supplément d’âme : c’est la thèse de Bergson. En effet, dans le domaine de la médecine par exemple, la déshumanisation permet un certain recul, pouvant être considéré comme professionnel. La déshumanisation peut également réduire la fréquence d’apparition d’aide collective. C/ La technique dans le travail déshumanise. Dans La Guerre, Marcel Gromaire a représenté cinq soldats casqués, engoncés dans des manteaux-cuirasses, dans une tranchée: trois attendent l’assaut éventuel ; les deux autres, observent le no man’s land par la fente d’une plaque d’acier. La déshumanisation émergerait lorsque ces caractéristiques se voient refusées à un individu ou à un groupe d’individus[7]. Conclusions et mise en perspective Médecin général des Armées, inspecteur général du Service de santé des Armées (IGSSA). Un contact intergroupe plus fréquent ou de meilleure qualité est associé à moins de perceptions déshumanisantes. Par exemple, Rudman et Mescher[23] démontrent que les hommes associant implicitement les femmes à des animaux ou à des objets présentent une plus grande propension aux passages à l’acte en ce qui concerne le viol et le harcèlement sexuel. L'infrahumanisation, pouvant être considérée comme une variante plus subtile de la déshumanisation théorisée par Haslam [4], a été étudiée et théorisée par Leyens et collègues[2]. Rendre quelqu'un accessible à la pitié, lui inspirer de l'intérêt,... Synonymes : apitoyer - attendrir - civiliser - dégrossir - désarmer - policer - toucher. C’est ainsi que depuis quelques années, un nouveau concept a vu le jour: celui de l’homme augmenté. Plus précisément, ce processus auquel nous sommes tous soumis permet de diviser le monde en deux grandes catégories: « Nous » VS « Eux ». Certaines situations autoriseraient donc l'individu à ne pas appliquer ses standards moraux en lui permettant de ne pas se sentir responsable des conséquences de son obéissance. Selon Bastian et collègues[24], les individus perçus comme manquant de traits proprement humains (déshumanisation animale) sont considérés comme moins blâmables et punissables en cas de comportement immoral. Philo Voltaire 743 mots | 3 pages En quoi la parole pourrait exprimer le besoin ? D’après Harris et Fiske[30], les perceptions déshumanisantes ciblent ce dernier type de groupes qui échoue à s’engager dans le réseau social et semble activer des structures responsables du sentiment du dégoût, telles que l'insula[3]. En effet, selon Lammer et Stapel[28], sous certaines conditions, la déshumanisation au niveau médical peut être bénéfique pour les patients[3]. Par ailleurs, la déshumanisation de délinquants sexuels permet également de prédire un manque d’assistance au niveau de leur réinsertion[20]. Selon Staub, la violence collective correspond à un processus évolutif trouvant son origine dans la frustration de besoins humains primaires tels que les besoins de sécurité, d'identité positive, de contrôle et de compréhension du monde qui nous entoure, et d'autonomie. Kelman[5] évoque également la déshumanisation des persécuteurs, parallèlement à celle des victimes. La déshumanisation peut également prendre différentes formes, comme l'infrahumanisation, la déshumanisation animale et mécaniste. Dans le monde médical, la déshumanisation peut présenter, contre toute attente, certains aspects fonctionnels. La classification et la catégorisation de la vie sociale se passent d’une manière très arbitraire. Par ailleurs, la déshumanisation d’un groupe victime, de violences par exemple, entraîne la diminution de l’empathie à son égard[19]. Introduction 1Cet article commence par aborder le sens originel du concept de care et le comparer à celui de cure.La dimension émotionnelle intrinsèque au care est ici centrale. Wilhelm Dilthey, Introduction à l'étude des sciences humaines, 1883. Selon Kelman[5], l'autorisation correspond à une légitimation des actes posés à la suite d'une obligation d'obéir à des ordres. Augmentation des comportements antisociaux, « un concept théorique adéquat de la déshumanisation requiert une compréhension claire de l’. Elle peut par exemple s'exprimer à travers le déni d'existence d'émotions secondaires chez certains individus[4]. Retrouvons les concepts fondamentaux pour mieux penser l Cette séparation peut venir mettre en altérité tout un groupe d'individus, considérés comme étrangers. Actuelle, concrète et accessible, cette série philo “binôme” confronte deux mots utilisés au quotidien. Dès lors, les personnes déshumanisées ne sont plus considérées comme porteuses d'émotions et d'espoirs, mais comme des sauvages, des dégénérés, de la crasse, voire d'autres représentations dépréciantes.