Afin d'anticiper les débarquements alliés qu'ils redoutaient sur la très stratégique péninsule de Gallipoli, les autorités ottomanes arrêtèrent 240 dirigeants arméniens à Constantinople le 24 avril 1915 et les déportèrent à l'est de l'Empire. L'importante présence arménienne à l'est de l'Anatolie représentait un obstacle démographique à leurs ambitions. Un mouvement de révolte éclate, réprimé par de nombreux massacres. Cette nuit-là, le préfet de police de Constantinople (devenue Istanbul en 1930) ordonne l'arrestation de l'élite arménienne de la ville. Génocide arménien en 1915 était due à la position inégale des Arméniens et le pays de majorité turque ethnique. Les ordres officiels. Ils imaginaient un avenir où l'Empire ne serait pas multiethnique et « ottoman », mais turc de façon homogène et culturelle. Dans le même temps, les pays européens sont en désaccords : si la France et la Russie (nouvellement implantée à l’est de l’empire Ottoman, dans le Caucase) souhaitent un démembrement de « l’homme malade de l’Europe », l’Angleterre veut garder son intégrité territoriale, qui lui est fondamentale dans sa route vers les Indes. Les Arméniens, très nombreux dans l’empire Russe qui ne se cache pas de vouloir devenir le protecteur de cette minorité, persistent à demander un soutien international tant que les Ottomans ne tiennent pas leurs engagements promis depuis les réformes du Tanzimat, et ce à la veille de la guerre qui oppose les deux empire eurasiatiques. Lorsque les puissances de l'Entente et les États-Unis (encore neutres) contestèrent, les autorités ottomanes justifièrent les déportations comme étant une mesure de précaution. Tout d’abord, la Grèce obtient son indépendance, au prix d’une guerre sans merci, où les nettoyages ethniques dans les deux camps sont fréquents. Le gouvernement central exigeait également une surveillance étroite et des données concernant le nombre d'Arméniens déportés, le nombre et le type de logements qu'ils abandonnaient et le nombre de déportés qui arrivaient jusqu'aux camps de détention. Génocide arménien: nombre total de victimes, de 1914 à 1923 En couvrant la période allant de 1914 à 1923, le chiffre le plus souvent retenu par les historiens occidentaux est celui d'1,2 million de victimes. D'une manière générale, les autorités ottomanes évitèrent les déportations massives dans les villes d'Istanbul et d'Izmir, à la fois pour cacher leurs crimes aux étrangers, mais aussi pour tirer profit de la valeur économique des citadins arméniens dans le processus de modernisation de l'Empire. Le génocide arménien a été pratiquement oublié par les pays occidentaux jusqu’en 1980, période à laquelle de nouvelles recherches et de nouveaux témoignages ont été faits. Les initiatives et les décisions étaient prises au plus haut niveau du cercle de dirigeants du CUP. Le Sultan Abdul Hamid II va réprimer très durement ces mouvements dès qu’ils vont prendre une importance populaire. Lors des marches forcées dans le désert, les convois de personnes âgées et d'enfants subissaient des attaques arbitraires venant d'officiers locaux, de groupes nomades, de bandes criminelles et de civils. Changer ). Les deux peuples vivent en effet sur le même territoire. Les « Jeunes Turcs » dès leur arrivée au pouvoir, ont eu besoin d’une nouvelle idéologie et ont oscillé entre libéralisme et nationalisme. Si quelques civils tentèrent d'apporter leur aide aux déportés arméniens, ils furent bien plus nombreux à les tuer et les torturer au sein des convois. Les militaires et l'organe de sécurité ottomans, assistés de leurs collaborateurs, tuèrent la majorité des hommes arméniens en âge de combattre, ainsi que des milliers de femmes et d'enfants. L'État arménien et les auteurs proches de ses positions maintiennent le chiffre de 1,5 million. En effet, ceux-ci demandent à ce que leurs droits de minorités soient appliqués, notamment par rapport aux tribus kurdes. Beaucoup furent tués ou enlevés, d'autres se suicidèrent et un grand nombre périt de faim, de soif, de froid ou de maladie. Des documents ottomans, arméniens, américains, britanniques, français, allemands et autrichiens de l'époque révèlent que le gouvernement CUP ciblait intentionnellement la population arménienne d'Anatolie. Découvrez Maxicours. Le génocide arménien, ou plus précisément le génocide des Arméniens (en arménien : Հայոց ցեղասպանություն, Hayots tseghaspanoutyoun ; en turc : Ermeni Soykırımı), est un génocide perpétré d'avril 1915 à juillet 1916, voire 1923 , au cours duquel les deux tiers des Arméniens qui vivent alors sur le territoire actuel de la Turquie périssent du fait de déportations, famines et massacresde grande ampleur. À la fin des années 1880, certains d'entre eux formèrent des organisations politiques dans le but d'obtenir une plus grande autonomie, ce qui ne fit que renforcer les doutes des Ottomans quant à la loyauté de la communauté arménienne dans son ensemble à l'intérieur de leurs frontières. Un mouvement de révolte éclate, réprimé par de nombreux massacres. En 1912, suite à une nouvelle guerre balkanique, l’empire perd tous ses territoires européens hormis ceux qui jouxtent Istanbul. Le sujet du génocide arménien est compliqué, c’est pourquoi je vais le diviser en deux articles. Tout en étant responsables de la mort de milliers d'enfants arméniens, les Ottomans cherchèrent souvent à convertir et à assimiler des enfants à la religion musulmane et en particulier à la société turque. C’est l’un des premiers génocides du XXe siècle. Ces violences s'accompagnaient de vols (on déshabillait par exemple les victimes avant de leur voler leurs vêtements et de fouiller leurs orifices corporels à la recherche de biens de valeur), de viols, d'enlèvements de jeunes femmes et de petites filles, l'extorsion, de torture et de meurtre. Les Turcs sont Sunnites. En 1894, les effendi demandent les impôts aux arméniens de la région de Sassoun. Avertissez-moi par e-mail des nouveaux articles. Changer ), Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Le génocide arménien se déroulait sur fond d’affrontements entre les forces turques et russes sur le front Caucase. Au centre des opérations se trouvaient : Talaat Pacha (ministre de l'Intérieur), Ismail Enver Pacha (ministre de la Guerre), Bahaeddin Sakir (directeur sur le terrain de l'Organisation Spéciale), et Mehmed Nazim (chef de la planification démographique). Le 17 octobre 1895, des révolutionnaires arméniens occupèrent la Banque Nationale de Constantinople, prenant 100 personnes en otage, qu'ils menacèrent de faire exploser si les autorités ne leur accordaient pas l'autonomie régionale. Les réactions étaient variées : horreur, protestations formelles et, chez certains, soutien tacite aux Ottomans. 600 intellectuels sont exécutés en quelques jours. Armenian Genocide, campaign of deportation and mass killing conducted against the Armenian subjects of the Ottoman Empire by the Young Turk government during World War I. Armenians charge that the campaign was a deliberate attempt to destroy the Armenian people and, thus, an … ( Déconnexion / L'Empire ottoman entra officiellement en guerre en novembre 1914 aux côtés des Empires centraux (Allemagne et Empire austro-hongrois), contre les puissances de l'Entente (Grande-Bretagne, France, Russie et Serbie). En 1909, près de 30 000 arméniens sont massacrés à Adana en quelques mois. Dans un premier temps, le nouveau gouvernement semblait enclin à entendre certaines des revendications sociales arméniennes. Le 17 octobre 1895, des révolutionnaires arméniens occupèrent la Banque Nationale de Constantinople, prenant 100 personnes … Près de 2 000 musulmans furent tués par les Arméniens au cours des combats. Ces arrestations se poursuivent dans les mois qui suivent. Changer ), Vous commentez à l’aide de votre compte Google. Les Arméniens appellent ces événements Medz Yeghern (le grand crime) ou Aghet (la catastrophe). En réalité, une grande partie d'entre eux étaient pauvres. En 1878, après une nouvelle guerre dans les Balkans, les Serbes obtiennent l’autonomie et les Bulgares une quasi indépendance, suite au soutien des Russes. Les chrétiens arméniens étaient l'un des nombreux groupes ethniques vivant dans l'Empire ottoman. Le sultanat le leur garantit mais n’applique aucune mesure, tandis que les Arméniens n’ont la protection d’aucun autre pays. Vous avez déjà mis une note à ce cours. "Les Américains honorent tous les Arméniens ayant péri dans le génocide qui a commencé il y a 106 ans aujourd'hui", a écrit Joe Biden dans un communiqué. Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com. Dans un contexte de guerre, des atrocités de masse et des génocides sont souvent commis. 100 Raoul Wallenberg Place, SW Excusez par avance la longueur…L’empire ottoman a toujours été une mosaïque de peuples : en plus des Turcs, il y avait des Kurdes, des Grecs, des Arméniens, des Albanais, des Serbes, des Bulgares, des Assyriens, des Chaldéens, des Juifs, des Lazes, des Circassiens, des Ukrainiens…. Cependant, au printemps 1909, des manifestations pour l'autonomie arménienne dégénérèrent en de violentes émeutes. La plus grande partie des massacres de 1915-16 fut perpétrée par les autorités ottomanes, soutenues par des troupes auxiliaires et des civils. Même si le terme génocide n'est apparu qu'en 1944, la plupart des spécialistes s'accordent pour dire que l'extermination massive des Arméniens correspond à la définition de ce mot. ( Déconnexion / Synonyme massacre qui a eu lieu d'avril 1915 à juillet 1916. Sur cette caricature, parue dans le journal satirique Punch, le Royaume‑Uni hésite à intervenir à cause de considérations économiques, comme le montrent ses poches qui débordent de « revenus turcs ». Le génocide arménien en 1915 b. Le génocide arménien désigne l'annihilation physique des chrétiens arméniens dans l'Empire ottoman entre le printemps 1915 et l'automne 1916. Leur objectif était de créer un grand empire, ethniquement homogène, rassemblant tous les peuples turcs de l’Europe à l’Asie centrale. Le régime ottoman souhaitait consolider sa position de guerre et financer la « turquification » de l'Anatolie en confisquant les biens des Arméniens assassinés ou déportés. Centième anniversaire du génocide arménien; Centre national de la mémoire arménienne; Chronologie du génocide arménien; Comité de défense de la cause arménienne; Commandos des justiciers du génocide arménien; Commission Mazhar; Congrès arménien d'Erzurum; Cours martiales turques de 1919-1920 Les Jeunes-Turcs étaient un groupe composé essentiellement d'officiers militaires et de bureaucrates des Balkans. Entre 1915 et 1916, les Ottomans procédèrent à des exécutions massives d'une partie de la population, tandis que la faim, le froid et la famine éliminaient d'autres Arméniens lors de déportations de masse. Néanmoins, elles ne vont pas donner satisfaction aux minorités, en particulier les chrétiens (la population était divisée en miliyet, nations, qui étaient en fait liées à la religion plutôt que l’ethnie). Avertissez-moi par e-mail des nouveaux commentaires. Dans celui-ci je reviendrai sur les causes. Washington, DC 20024-2126 Bien que les terroristes négocient leur extradition en France, des massacres sur les … Environ 1,5 million d'Arméniens vivaient dans l'Empire, au moins 664 000 et peut-être jusqu'à 1,2 million de personnes ont péri durant le génocide. Dans certaines zones, les règlements gouvernementaux limitaient le nombre d'Arméniens à 10 % maximum (à certains endroits, ce nombre ne devait pas dépasser les 2 %) ; les implantations devaient se composer d'un maximum de 50 familles, être installées loin de la ligne ferroviaire de Bagdad et loin les unes des autres. Dans certains cas, les autorités ottomanes acceptaient une conversion à l'Islam en échange du droit de vivre ou de garder son lieu de résidence. Les chrétiens arméniens étaient l'un des nombreux groupes ethniques vivant dans l'Empire ottoman. En moins de deux ans, plus d'un million d'hommes, de femmes et d'enfant sont exterminés, ou laissés à la mort de faim, de soif, de maladie. "Nous affirmons l'histoire. Ils se sont tournés vers la deuxième, sous la bannière du panturquisme. Le pays devient l'allié de l'Allemagne (qui avait placé des capitaux importants dans l'empire turc) et de l'Autriche-Hongrie. Le génocide arménien est reconnu par plus de vingt pays [dont la France] et par de nombreux historiens, mais il est vigoureusement contesté par la Turquie. Les déportés étaient régulièrement attaqués par les nomades et par leurs propres gardes. Ce génocide est attesté par les historiens comme le meurtre et la déportation systématiques d'Arméniens par les Turcs de l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale. En 1896, un commando armé arménien occupe et prend en otage le personnel de la Banque Ottomane, la banque nationale où sont notamment stockés les avoirs étrangers. Puis, les pays occidentaux imposent une modernisation forcée à l’empire encore féodal, qui va se caractériser par une demande de réformes comme la création d’une Constitution. Le déroulement du génocide. D’autres massacres se produisent l’année suivante dans la ville de Zeitoun. Changer ), Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Histoire Fondation et premières actions. Ce nouveau statut fait suite au traité de Berlin, où la « question arménienne » est évoquée pour la première fois, aux côtés des questions des peuples balkaniques. Des réformes vont bien avoir lieux, que l’on appelle réformes du Tanzimat. C’est au 19ème siècle que la situation s’aggrave particulièrement. Main telephone: 202.488.0400 Le génocide arménien; Le déroulement du génocide; Chute de l'empire ottoman; Les mémoires du génocide; Sa reconnaissance par la communauté internationale; La négation de la Turquie ; Conclusion; Médiagraphie; Plus. À la fin des années 1880, certains d'entre eux formèrent des organisations politiques dans le but d'obtenir une plus grande autonomie, ce qui ne fit que renforcer les doutes des Ottomans quant à la loyauté de la communauté arménienne dans son ensemble à l'intérieur de leurs frontières. Des soldats ottomans, des troupes irrégulières et des civils assassinèrent au moins 20 000 Arméniens dans la ville d'Adana et ses alentours. Le gouvernement, contrôlé par le Comité Union et Progrès (CUP, également appelé les Jeunes-Turcs), avait pour but de renforcer la domination des Turcs musulmans à l'est de l'Anatolie en éradiquant le nombre important d'Arméniens qui y vivaient. TTY: 202.488.0406, La Première Guerre mondiale et le génocide arménien, Holocaust Survivors and Victims Resource Center. L'avocat Raphael Lemkin, inventeur du terme et plus tard son fervent défenseur auprès des Nations Unies, déclara à plusieurs reprises que la rapide divulgation des crimes ottomans contre les Arméniens dans les journaux avait été pour lui un élément essentiel dans la nécessité d'une protection juridique des groupes (c'est en partie grâce aux efforts acharnés de Lemkin qu'en 1948, les Nations Unies approuvèrent la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.). Après plusieurs années d'agitation politique, les dirigeants CUP prirent le pouvoir lors du coup d'État du 23 janvier 1913. Population discréditée non seulement pour des raisons nationales, mais aussi religieux. Des dizaines de milliers d'enfants arméniens furent également enlevés à leur famille puis convertis à l'Islam. Voici la deuxième partie sur le génocide arménien, pour mieux comprendre cette question historique qui fait encore polémique aujourd'hui.Le 24 avril 1915, près de 600 intellectuels arméniens sont arrêtés, torturés et tués à Istanbul. Ceux-ci refusent de payer, car ils payent déjà un « impôt » aux kurdes locaux, et ne peuvent payer deux fois. Aujourd'hui, les Arméniens considèrent que cette rafle marque le début du génocide. Pour appliquer ces règlements, les officiers locaux transportaient les déportés de part et d'autre du désert, sans vêtements adéquats, nourriture ni eau, en pleine journée sous un soleil écrasant ou dans le froid glacial de la nuit. A la veille de Revue de presse ancienne : Le génocide arménien dénoncé par la presse française par Retronews.fr (Site de la presse de la BnF / payant) A télécharger : Rapport de la Mission d’étude en France sur la recherche et l’enseignement des génocides et des crimes de masse (Mission présidée par Vincent Duclert). Une grande partie de ces convois venaient des six plus grandes provinces arméniennes d'Anatolie orientale : Trabzon, Erzurum, Bitlis, Van, Diyarbakir, Mamuret ül Aziz, et le district de Maras, pour concerner ensuite toutes les régions de l'Empire. View the list of all donors. On peut dire que le génocide arménien était le premier génocide du vingtième siècle. Sans réussir à détruire l’empire, ces trois puissances vont s’octroyer des droits vis-à-vis des communautés chrétiennes : les catholiques de l’empire passeront sous protection des français, les protestants sous protection britannique, les orthodoxes sous protection russe. Publié le Mardi 23 mars 2021. Ce communiqué a soulevé un vif émoi à Ankara.