Enfin le grand projet de marché commun généralisé, qui rassemblerait tous les secteurs de l'économie, est lancé. Ce serait en effet isoler ces deux pays dans un faceà--face susceptible de tourner rapidement à l’aig re. Ce rejet entraîne également l'échec du projet de communauté politique européenne, qui lui avait été associé. Par contre de Gaulle, qui s'investit complètement dans la campagne anticédiste au début de l'année 1953, les communistes et l'ensemble des anticédistes, face aux pressions du nouveau président des États-Unis, Eisenhower, et de son secrétaire d'État John Foster Dulles, peuvent facilement développer l'argument de l'abaissement de la France dans l'atlantisme. La France obtient certaines garanties: moins de supranationalité dans l'organisation d'une armée européenne, et le réarmement de l'Allemagne se fera dans le cadre de l'UEO (Union de l'Europe occidentale : six pays de la CECA ainsi que le Royaume-Uni). René Pleven reçut chez lui, à Saint-Brieuc, Jules Moch, ministre de la Défense. Ce projet révolutionnaire tient au contexte des années 1950. René Pleven, au cours de cette rencontre, admit la dépendance vis-à-vis des États-Unis : « cette armée européenne sera placée sous les ordres du commandement supérieur des forces atlantiques en Europe »[17]. 38 du traité. Au contraire, l'armée européenne dépendrait du commandement atlantique, c'est-à-dire des États-Unis[16]. Le 25 février 1953, le général de Gaulle, qui s'engagea contre la ratification du traité déclara : « le traité attribue au commandant en chef atlantique, en ce qui concerne le destin de la France, des droits quasi-discrétionnaires, tels, en tout cas, qu'à aucune époque, dans aucun pays, aucun gouvernement n'en a jamais concédés à aucun de ses généraux »[24]. Ce document introduit expressément et explicitement les mots et les concepts mêmes que le général de Gaulle avait opiniâtrement écartés. Le vote du 30 août 1954 écarte définitivement la CED. 1979. Les français saisissent cette opportunité pour accepter le principe du réarmement de la RFA, non pas dans un cadre national, ce qui lui redonnerait sa pleine souveraineté et puissance, mais dans un cadre européen supranational, ce qui permettrait de l'encadrer et de la contrôler. Pour les États-Unis, l'heure n'est plus à l'attentisme : Washington envisage alors de faire entrer 10 ou 12 divisions allemandes dans l'organisation du Pacte atlantique, en cours de formation. au sein de l'UEO était instituée l'ACA (Agence de contrôle des armements) qui avait un pouvoir de contrôle sur tous les armements des pays membres. La Communauté Européenne de Défense était devenue purement américaine, et ouvertement anti-française. D'autre part, le tragique épilogue de la fin de la guerre d'Indochine, dans la première partie de l'année 1954, ne plaide pas en faveur de la CED, auprès des militaires, qui craignent une perte de souveraineté et un renoncement de la France pour ses actions d'outre-mer. Les américains font pressions afin de créer une armée fédérale allemande. CARTE | La sortie du Royaume-Uni pourrait relancer la vieille idée du début des années 1950 de construction d'une communauté européenne de Défense. Élaboré entre décembre 1950 et juillet 1951, le rapport intermédiaire du 24 juillet 1951 est le résultat d'un rapprochement des positions française et américaine. Autre inquiétude allemande : les dispositions discriminatoires envisagées par le projet français à l'égard du statut militaire de la RFA. En 1950, débute la guerre de Corée et la panique gagne les Occidentaux. Aux menaces américaines, il répond : « Quand M. F. Dulles évoquait à Paris le fantôme d'une révision dramatique de la politique américaine à l'égard de la France, son amie et son alliée, je suis persuadé qu'il ne pouvait pas réprimer un sourire. Le principe d'un règlement est adopté à la conférence de Londres, qui se déroule en octobre 1954. Les dirigeants occidentaux ne prirent jamais ces offres soviétiques très au sérieux – de même que ces derniers n'y croyaient pas vraiment : l'essentiel était pour eux d'éviter une remilitarisation du pays[9]. Les compétences de la CECA sont élargies aux transports et aux sources d'énergie. La référence à l'affaire Dreyfus revient d'ailleurs très souvent entre l'été 1952 et l'été 1954. Il craint donc qu'une Allemagne réarmée et pleinement souveraine ne devienne réticente à s'intégrer dans une communauté européenne encore en gestation. Les contingents fournis par les pays participants seraient incorporés dans l'armée européenne, au niveau de l'unité la plus petite possible ». Quatre ans plus tard, ce sont pourtant les mêmes qui enterrent le projet. propose aux pays européens la mise en place d’une armée européenne avec un commandement supranational (au-dessus des nations). Depuis les années 1950, les tentatives pour créer une véritable Europe de la défense ont été nombreuses mais se sont toujours heurtées à divers obstacles de sorte que, malgré les déclarations d’intentions et les textes signés, l’armée européenne reste aujourd’hui un mirage. En effet, dès l'automne 1952, alors que le traité n'est pas encore ratifié, l'Assemblée parlementaire de la CECA, décide unilatéralement, et sans en avoir le mandat d'appliquer l'article 38 de la CED. Il sera proposé: - La fin du statut d'occupation de la RFA et l'égalité des droits des États membres, ce qui impliquait la réhabilitation entière de l'Allemagne de l'Ouest et sa pleine souveraineté. D'autre part, le Pacte atlantique signé le 4 avril 1949 n'est pas encore opérationnel. Article réservé à nos abonnés. Il s'agit de la mise en œuvre de l'Art. En plus de cette réaction, on peut identifier trois conséquences majeures. Cependant, même au MRP, il existe des anticédistes : Léo Hamon, André Monteil, l'Abbé Pierre[réf. Ce fut le démarrage du "moteur franco-allemand". La Revue Esprit de Jean-Marie Domenach s'oppose à la CED, ainsi que Terre humaine. La fondation de l'Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ, ou Deutsch-Französisches Jugendwerk (DFJW) en allemand), de lycées franco-allemands, les échanges internationaux entre les deux pays, sont des conséquences directes du traité. Revue, JN.Jeanneney et J.Julliard : le monde de Beuve-Méry ou le métier d'Alceste. Malgré la présence des troupes américaines, anglaises et françaises qui occupent l'Allemagne de l'ouest, et malgré la création de l'Alliance Atlantique en 1949 (OTAN), mais qui n'est pas encore opérationnelle, le commandement américain estime qu'il serait impossible de contenir un offensive venue de l'est sans la contribution d'une armée allemande, qui n'existe plus. - La création de divisions allemandes, limitées à 12, dans cette armée qui comporterait en tout 40 divisions nationales de 13 000 hommes portant un uniforme commun. La communauté européenne continuera le processus de construction institutionnelle de l'Europe par l'intermédiaire des traités de Rome de 1957, qui instituera la Communauté économique européenne (CEE) et la Communauté européenne de l'énergie atomique (CEEA). Dans l'esprit de l'Assemblée de Strasbourg, la CECA et la Communauté européenne de défense (CED) sont structurellement complémentaires, dans la perspective de fondation d'un futur État européen. Elle a ensuite continué … Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Cela renvoie au dilemme d’avoir une Allemagne forte et faible à la fois. Exemple révélateur de cette évolution, cet extrait d'un article paru dans la revue gaulliste Rassemblement, le 22 avril 1954 : « il est une sorte de peur qui rend fous quelques thuriféraires de l'armée européenne : la peur du communisme. Quand, à l’antenne d’Europe1, le 6 novembre dernier, le président Macron a évoqué l’idée d’une « vraie armée européenne » sans avoir eu le temps de préciser sa pensée, nombreux ont été les commentateurs et les éditorialistes à y voir un retour du projet de « Communauté européenne de défense » [CED], qui fit long feu dans les années 1950. Raisons Invoquées Pour Demander La Modification Du Traité Les jeunesses allemande et française étaient particulièrement visées sur le long terme, l'accent étant mis sur l'apprentissage des langues ainsi que sur l'équivalence des diplômes. Le principe d'un règlement est adopté à la conférence de Londres, qui se déroule du 26 septembre au 3 octobre 1954. En effet, la France vit dans la crainte ancestrale d'une Allemagne ayant recouvré les attributs d'une nation en pleine possession des ses moyens et de sa puissance, en particulier d'une Allemagne réarmée. La primauté de l'impératif anticommuniste, qui servait de point d'accroche à toute l'argumentation cédiste, est contestée par un nombre de plus en plus important de socialistes, radicaux et de gaullistes. La France disposait de sa propre force de dissuasion nucléaire qui pouvait se substituer à la dissuasion américaine sur le sol européen. À l'occasion d'une réunion de l'OTAN à New York du 10 au 16 septembre 1950, Dean Acheson, secrétaire au département d'État, exprime clairement la volonté américaine : « Je veux des Allemands en uniforme pour l'automne 1951 »[5]. Pour Washington, il n'était donc pas du tout question de doter l'Europe occidentale d'un instrument de défense indépendant. Au moment où le débat sur la défense européenne reprend vigueur sous l’impulsion notamment de la France et de l’Allemagne, la création d’une armée commune sous l’autorité d’un Haut conseil de sécurité apparaît plus que jamais pertinente, souligne le journaliste et ancien député européen Olivier Dupuis. La dernière modification de cette page a été faite le 11 avril 2021 à 23:34. Alors qu'en mai 1950 les États-Unis prenaient en compte les objections de leur allié français, en septembre 1950, ils exigent un réarmement rapide de l'Allemagne. Peur ancestrale et fierté nationale Le projet fédéraliste d'une armée européenne Mise sous tutelle américaine Echec de la CED L'OTAN s'impose L'abandon du projet politique européen Relancer l'Europe à tout prix Ultime tentative Le traité de l'Elysée Peur ancestrale et … C'est dans cette optique qu'il réalisera la force de dissuasion nucléaire française, retira en 1966 la France du commandement militaire de l'OTAN, opposera en 1963, puis en 1967, un veto à l'entrée du Royaume-Uni dans la Communauté européenne. Lancé par le Président du Conseil René Pleven, le principe d’une «armée européenne » est approuvé le 26 octobre 1950 à l’Assemblée nationale par 343 voix contre 225 (communistes et gaullistes). Les français mis à l'écart, les initiatives anglaises, soutenues par les Américains, s'imposent rapidement. La conférence officielle qui met en place le plan Schuman s'ouvre le 20 juin 1950 au salon de l'Horloge, au quai d'Orsay, sous la présidence du ministre, en présence des six délégations nationales. Dean Acheson et son homologue britannique Ernest Bevin reprennent, les 13 et 14 septembre, la discussion avec Robert Schuman, pour que la France renonce à son refus de principe d'un réarmement allemand. Ce mémoire étudie la Communauté européenne de défense (CED), un projet d’armée européenne supranationale lancé par des hommes politiques français en octobre 1950 puis rejeté par l’Assemblée nationale française en août 1954. Ainsi contre la CED, se développa l'opposition à une fédération européenne, qui devenait un autre motif de refus. Les accords de Bonn, contrepartie indissociable de la CED, L'UEO, solution au réarmement de l'Allemagne occidentale. De plus, le général de Gaulle y ajoute des compétences et buts de politique économique, ce qui touche donc aux domaines d’action des communautés européennes qui viennent d'être créés. Déclaration de René Pleven sur la création d'une armée européenne (24 octobre 1950) Le 24 octobre 1950, René Pleven, président du Conseil des ministres français et ancien ministre de la Défense nationale, expose devant l'Assemblée nationale française la création d'une armée européenne pour éviter le réarmement allemand demandé par les États-Unis. La sortie du Royaume-Uni pourrait relancer la vieille idée du début des années 1950 de construction d'une communauté européenne de Défense. L'idée d'une participation allemande était acceptée, mais Robert Schuman ne pouvait prendre une décision prématurée sur ce problème[10]. Le traité de l'Élysée sera un pis-aller de ce plan intergouvernemental, en reprenant les principales dispositions mais en les limitant à deux pays, l'Allemagne et la France. Engagés massivement en Asie, ils ne veulent pas, dans le même temps, faire l'essentiel des efforts pour assurer la sécurité de l'Europe occidentale. Un double consensus se dessine rapidement, afin que la construction européenne ne s'arrête pas à la CECA : L'échec de la CED, comme la solution de l'UEO, révèlent l'incapacité des États d'Europe occidentale de concevoir un système de défense indépendamment des États-Unis. Il n'existerait en réalité qu'une Cour de justice, celle déjà existante de la CECA, qui serait également compétente pour la CED. Les initiatives anglaises, soutenues par les Américains s'imposent rapidement. - L'abandon du poste d'un ministre européen de la Défense, le lieu de décision de la CED étant le Conseil des ministres dans lequel chaque pays membre est représenté par son ministre de la Défense, y compris la RFA. L'Allemagne obtient donc l'égalité de droit au sein de la CED. Il voit donc qu'une formule européenne de réarmement serait à la fois bien accueillie par les États-Unis et surtout permettrait de franchir une étape décisive vers l'unité européenne, qui ne pouvait pas se faire sans une réconciliation définitive entre Allemands et Français. Du côté des juristes, Charles Eisenmann, René Capitant et Georges Burdeau signent un article affirmant que le traité conduisait à une perte de souveraineté de l’État par la mise en commun des forces militaires, et exigeait par conséquent une réforme constitutionnelle et non une simple ratification[28]. Un point particulier repose sur le rapprochement des peuples des deux pays. »[29]. À partir de l'accord intermédiaire du 24 juillet 1951, un projet de traité est rédigé et publié, le 1er février 1952. Dans le domaine de la défense, il s'agissait, encore et toujours, d'éloigner l'Allemagne de l'Ouest de son protecteur américain, pour favoriser une Europe indépendante des États-Unis et de l'Union soviétique. La réalisation de ce plan s'effectue dans un contexte troublé pour l'Europe communautaire. soutenaient le projet d‘armée européenne en 1950, ils y furent majoritairement hostiles en 1954. Il est remplacé par Nikita Khrouchtchev qui désire s'engager sur la voie d'une coexistence pacifique. En effet, cette armée comprendrait des divisions européennes, au sein desquelles les unités nationales seraient intégrées au niveau du bataillon de 800 à 1 000 hommes, ce qui permettait in fine de disperser au maximum les contingents allemands et les dissoudre dans cette armée européenne. Pendant l’été 1950 la Corée du nord a envahie la Corée du sud, les États-Unis sont intervenus par … Comme explique André Philip devant l'Assemblée, avec une armée européenne, il n'y aurait « plus de problème à caractère national »[13]. À l’autre bout du monde, l’armée nord-coréenne armée par l’URSS envahit le sud du pays, soutenu par les États-Unis. Dans ses Mémoires, Michel Debré déclare : « le traité est illisible et si riche d'arrière-pensées qu'il faut se prendre la tête à deux mains pour saisir le sens de certaines phrases »[18]. Avec le même sourire, je lui réponds aujourd'hui : ne vous gênez pas, cher ami. La guerre de Corée prend fin, et le danger communiste perd de sa vigueur. Elle résulte de l'entrée en guerre des troupes nord-coréennes en Corée du Sud, le 25 juin 1950. Quant aux radicaux et aux socialistes, ils sont profondément divisés. Composé de 131 articles et de protocoles additionnels, il prévoit une Communauté européenne de défense, dotée de la personnalité juridique (Art. De ce point de vue, le projet fut un échec patent, les Etats-Unis n'étant pas disposés à abandonner leur position en Europe de l'Ouest face à l'Union Soviétique, avec qui ils étaient en guerre, et qu'ils cherchaient à endiguer partout dans le monde. Cette intervention directe des États-Unis soude le bloc anticédiste, et permet à de Gaulle d'aiguiser certains des aspects de sa future politique extérieure d'indépendance nationale. Alors que 4 des 6 pays ratifient la CED entre mars 1953, pour la RFA, et avril 1954 au Luxembourg, la querelle entre cédistes et anticédistes s'amplifie en France, à tel point que l'Italie suspend sa ratification, en attendant le résultat de la ratification française. Celui-ci venait rendre compte au chef du gouvernement d'une réunion tripartite des ministres de la défense américain, anglais et français des 20 et 21 septembre 1950, à New York. Plusieurs commissions de l'Assemblée nationale avaient déjà émis des rapports défavorables au traité, l'armée française multiplie les échecs en Indochine : le président du conseil se garde bien de jouer là l'avenir de son fragile gouvernement de coalition sur une proposition impopulaire et ne pose pas la question de confiance[32]. L'argument central des anticédistes, comme le fait remarquer la correspondante du New Yorker Janet Flanner, est donc un certain anti-américanisme. Le plan Fouchet prévoyait la mise en place d'une coopération entre les États membres en matière de politique étrangère et de défense, de science, de culture et de protection des droits de l'homme. En somme, les français prônent le supra-nationalisme européen pour mieux contrôler et empêcher les allemands, alors qu'ils recherchent pour eux mêmes la grandeur restaurée et l'indépendance nationale, notamment vis a vis de la domination anglo-saxonne, en particulier américaine. Alors que Moch, ministre de la Défense, expose le plan Pleven, Marshall demande l'ajournement de toutes les décisions prévues sur l'intégration des forces alliés en Europe, tant qu'on ne serait pas d'accord sur le réarmement de l'Allemagne. La majorité des 12 ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'OTAN se rallie à la proposition américaine. Néanmoins, ce traité entérinera la relation de confiance et d'amitié qui s'est instaurée entre les anciens « ennemis héréditaires », à peine dix ans après le début de la réconciliation. L'abandon du projet de communauté politique européenne. De Gaulle fut donc très déçu par le préambule qu'imposa le Bundestag, et déçu par la nouvelle coopération franco-allemande. Parmi ces 319 voix, on comptabilise les députés communistes et gaullistes, une partie des socialistes (53 députés sur 105), la moitié aussi des radicaux (34 députés sur 67) ou de l'UDSR (10 députés sur 18), mais aussi 9 députés MRP ou apparentés. Les deux premières sont des conséquences à court terme, la troisième à long terme. À partir du 10 septembre 1952, il est aisé pour chacun de ces présidents du Conseil de trouver une excuse pour suspendre le processus de ratification. Devant la volonté américaine de réarmer l’Allemagne face à la menace soviétique, la France, qui refuse la renaissance d’une armée allemande autonome, lance le 24 octobre 1950 l’idée d’une Communauté européenne de défense, qui permettrait d’inclure des soldats allemands tout en les encadrant dans une armée européenne. Jean Monnet parvient à convaincre René Pleven, Président du Conseil, de proposer le 24 octobre 1950 la création d'une « armée européenne ». La France vit, d'une part, dans l'appréhension de voir renaître l'Allemagne en tant que nation a part entière, mais d'autre part, elle vit dans la fierté de retrouver elle même tous les attributs d'une puissance mondiale et de compter dans le camps des vainqueurs. Il n'était donc pas du tout question de doter l'Europe occidentale d'un instrument de défense indépendant. Le projet fédéraliste d'une armée européenne, Peur ancestrale et fierté nationale dans le camps des vainqueurs. La Communauté européenne de défense (CED) était un projet de création d'une armée européenne, avec des institutions supranationales, placées sous la supervision du commandant en chef de l'OTAN, qui était lui-même nommé par le président des États-Unis. Le remarquable projet fédéraliste de la Communauté Européenne de Défense (CED). Mais si cette armée est bien fédérale et européenne dans sa formation et ses unités, elle ne l'est plus dans son haut commandement. Étudier cette évolution peut donc être riche d'enseignements sur les écueils d'une défense européenne intégrée. Le général de Gaulle veut sauver, une fois encore, l'indépendance de la France. Alors que 4 des 6 pays, dont la RFA, ratifient la CED en 1953 et en 1954, la querelle entre "cédistes" et "anticédistes" s'amplifie en France, à tel point que l'Italie suspend sa ratification, en attendant le résultat de la ratification française. 27 mai 1952: Accords de Paris sur une Communauté européenne de Défense qui permettra la création d'une armée européenne, subordonnée à l’OTAN du point de vue de la stratégie et de l’engagement des troupes. Ratifié par la République fédérale d'Allemagne, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas, le traité instituant la CED … À partir de mars 1953, avec la mort de Staline, puis la fin de la guerre de Corée et l'aube de la coexistence pacifique de Nikita Khrouchtchev, les cédistes sont privés de leur principal argument : le danger communiste. Dans une déclaration devant l'Assemblée nationale, le 24 octobre 1950, René Pleven dévoile le projet : « création, pour la défense commune, d'une armée européenne rattachée à des institutions politiques de l'Europe unie, placée sous la responsabilité d'un ministre européen de la Défense, sous le contrôle d'une assemblée européenne, avec un budget militaire commun.
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